L’Actualité RAMTANE LAMAMRA REVIENT AUX AFFAIRES... ÉTRANGÈRES

La diplomatie retrouve sa voix

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Karim BENAMAR Publié 09 Juillet 2021 à 22:40

© Yahia Magha/Archives Liberté
© Yahia Magha/Archives Liberté

On le croyait tombé en disgrâce, voilà qu’il fait son come-back, prenant de court tous les observateurs de la chronique politique nationale. Lui, c’est Ramtane Lamamra. Un vieux routier de la diplomatie.

Un pur produit de l’école algérienne qui a gravi les échelons pour briller sur le continent noir — il a été commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine de 2008 à 2013 —, ou encore sur la scène internationale, avec un poste de haut fonctionnaire de l’ONU, ou, plus récemment, en intégrant le prestigieux Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

Après une fin de mission fracassante en 2019, que d’aucuns n’ont pas hésité à qualifier d’“humiliante”, Lamamra réintègre donc le gouvernement au poste de ministre des Affaires étrangères où il a officié déjà de 2013 à 2019, sous le président déchu Abdelaziz Bouteflika. Son éviction est intervenue, rappelle-t-on, alors qu’il était nommé vice-Premier ministre aux côtés de Nourredine Bedoui.

Un poste créé sur mesure pour faire face aux soubresauts du mouvement populaire du 22 Février 2019 qui “s’est emparé” de tout le pays. Le pouvoir chancelant devant une rue bouillonnante, attirant les regards du monde entier, avait, en effet, misé sur la carte Lamamra pour rassurer, notamment, les partenaires de l’Algérie à l’extérieur et arracher un soutien inespéré des capitales influentes au “plan du système”.

Diplomate chevronné et respecté à travers le monde, Ramtane Lamamra n’a pas hésité à aller au charbon et à tenter de convaincre la Russie, l’Italie ou encore l’Allemagne. Trois semaines plus tard, les événements politiques se précipitent, et Ramtane Lamamra sera limogé. Il a été démis de ses fonctions alors qu’il était à Tunis, où il assistait aux travaux du 30e Sommet arabe. Mais le contexte a changé depuis.

Au plan interne, le chef de l’État, Abdelmadjid Teboune, continue de mener sa feuille de route, certes sans l’adhésion populaire, mais sans grands couacs non plus, donnant l’impression que la vie institutionnelle du pays a retrouvé une certaine stabilité.

Au plan externe, le contexte semble, en revanche, plus incertain que jamais, à commencer par le voisin libyen qui n’arrive toujours pas à se remettre de 10 ans de guerre civile. Un dossier qui semble quelque peu échapper à l’Algérie, en perdant de son influence sur le cours des événements.

Le second dossier sur lequel Alger a pris du retard est celui du Mali, où la situation demeure explosive, en témoignent les coups d’État successifs qui secouent ce grand voisin dont la stabilité politique et sécuritaire reste pourtant cruciale pour Alger.

Deux dossiers que Ramtane Lamamra, rappelé au Palais des Annasser, maîtrise parfaitement. Il a été le principal artisan du dialogue intermalien (Accord d’Alger) et a failli être nommé, en 2020, émissaire de l’ONU pour la Libye, n’était la campagne hostile à sa nomination menée par les Émirats arabes unis, l'Égypte le Maroc et les États-Unis.

À ces deux dossiers s’ajoutent, enfin, les velléités belliqueuses d’un Maroc qui n’hésite pas à menacer ouvertement Alger, notamment depuis la reconnaissance par les États-Unis de la marocanité du Sahara occidental, d’abord par l’ex-président Donald Trump et, tout récemment, par l’actuel président Joe Biden. Des dossiers lourds sur lesquels il est avant tout attendu. 
 

K. B.

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