L’Actualité Chérif Dris, politologue

“La reconstitution de l’ancienne alliance présidentielle n’est pas exclue”

  • Placeholder

Ali BOUKHLEF Publié 16 Juin 2021 à 09:34

© D. R.
© D. R.

Politologue, Chérif  Dris est un grand connaisseur de la scène politique nationale. Dans cet entretien express, il nous livre sa première analyse des résultats officiels des législatives anticipées.

Liberté : Après plusieurs heures de suspense, l’Anie a rendu publics les premiers résultats de l’élection législative. Comment interprétez-vous le taux de participation ?
Chérif Dris : Nous sommes dans la continuité des précédents rendez-vous électoraux, à savoir la présidentielle et le référendum. Nous sommes face à un taux qui est très faible. Il se rapproche de celui du référendum constitutionnel de novembre 2020. À cela, il faut ajouter plus d’un million de bulletins nuls. L’abstention a donc été très forte puisque près de 77% des Algériens ont rejeté ces élections.
Comme première lecture, nous sommes dans la continuité des processus entamés par la présidentielle de 2019 avec un taux de 39%. Au-delà du faible taux de participation, nous sommes en face d’un rejet d’une feuille de route politique. 

Contrairement aux prévisions, les résultats finals ont donné vainqueurs les anciens partis de l’Alliance politique. Comment expliquez-vous cela ? 
Le FLN et le RND disposent d’une base électorale qui n’est pas aussi consistante qu’auparavant mais qui a profité du fort taux d’abstention. Parce que plus le taux d’abstention est très important, plus il est favorable à des appareils comme le FLN, le RND et plus ou moins aux islamistes qui disposent d’un réservoir électoral. Cela a fait qu’en termes de présence électorale, de l’ancrage sociologique, ils ont été favorisés. 

À la lumière de ces résultats, comment prévoyez-vous le futur gouvernement ?
Dans l’état actuel des choses, avec le FLN comme premier parti avec 105 sièges et à la lumière de la récente Constitution, le président Tebboune ne dispose pas d’une majorité parlementaire puisque lors de l’élection présidentielle précédente, le FLN avait soutenu le candidat du RND, Azzedine Mihoubi. 
Même si les deux partis, à savoir le FLN et le RND ont dit soutenir le programme du président Tebboune avant l’élection législative, il n’y a pas eu un pacte politique comme cela a été le cas en 2004 ou en 2012. Ces partis chercheront à s’imposer comme étant les alliés et les partis du Président. Ce dernier ne s’est pas encore prononcé, mais il s’est toujours présenté comme “président de tous les Algériens”. Il n’est donc pas exclu que ces deux partis vont s’imposer au président Tebboune. 

On assistera donc à la reconstitution de l’ancienne alliance présidentielle ?
Cela n’est pas exclu. Dans son identité politique, le FLN ne se conçoit pas comme un parti d’opposition. C’est un parti du pouvoir. On ne peut pas exclure que le FLN cherchera à s’imposer comme le principal parti du pouvoir. Le RND avec probablement El-Bina pourront reconstituer l’Alliance présidentielle.
 

Entretien réalisé par : ALI B.

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00