L’Actualité Le secteur durablement impacté par la crise sanitaire

L'activité hôtelière en nette récession

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Badreddine KHRIS Publié 03 Octobre 2021 à 10:50

L’hôtel Es-Safir (ex-Aletti) en cours de rénovation.  © D.R
L’hôtel Es-Safir (ex-Aletti) en cours de rénovation. © D.R

Le chiffre d’affaires des établissements a connu un recul de 36,5% et des pertes financières évaluées à 75%.

À l’instar de nombreux créneaux, l’activité hôtelière a subi de plein fouet les méfaits de la pandémie de Covid-19. L’impact de la crise sanitaire a été marqué à la fois par une forte baisse des réservations et une hausse excessive de la tarification des produits touristiques et des prestations fournies. Les unités et les établissements touristiques ont enregistré un net recul de leur chiffre d’affaires à cause de l’arrêt de leurs activités. 
Le premier organisme à avoir ressenti cette paralysie est le groupe Hôtellerie, Tourisme et Thermalisme (HTT) qui gère quelque 72 structures.

Son PDG, Lazhar Bounafaâ, qui a confirmé cet amer constat, a déclaré à l'APS que 2020 “a été une année quasi blanche” pour l'ensemble des unités relevant du Groupe. Il parle d’un chiffre d’affaires en recul de 36,5%. Pour la relance et la promotion du tourisme en Algérie, il faut réhabiliter ce que M. Bounafaâ qualifie de “maillon fort”, à savoir les établissements hôteliers.  Il a appelé les autorités concernées à initier les mesures nécessaires pour aider, dans ce sens, les gestionnaires de ces structures. Son groupe a, d’ores et déjà, entamé depuis plusieurs mois une opération de réhabilitation et de rénovation d’envergure au profit de nombreuses infrastructures hôtelières.

La mise en œuvre du programme de modernisation des infrastructures hôtelières et thermales demeure, pour M. Bounafaâ, une entreprise complexe eu égard au caractère spécifique des travaux à réaliser qui requièrent des technicités et un savoir-faire surtout pour des structures dont l'âge minimum dépasse 50 ans, voire 100 ans. Il citera, à titre d’exemple, le cas de l'hôtel Es-Safir (ex-Aletti) dont les travaux de rénovation sont toujours en cours. 

Il a précisé que le groupe HTT œuvre au classement de ces établissements “qui incarnent une partie du patrimoine national étant donné leur conception par des maîtres d’œuvres de renom comme Fernand Pouillon et Joseph Aletti”. Par ailleurs, Lazhar Bounafaâ a évoqué la mise en place d'un comité de pilotage opérationnel pour la relance de l'activité touristique à l'initiative du Groupe et de la compagnie Air Algérie. Il a mis en avant l'impératif d'une volonté de proposition d'actions ciblées  basées sur une priorité absolue, à savoir la relance de la consommation touristique interne pour contribuer à la survie des emplois et des entreprises. le P-DG de HTT préconise la promotion et la commercialisation des destinations touristiques, thermale, saharienne et balnéaire. 

Cela passe aussi, selon lui, par la formation à travers le recyclage de la main-d’œuvre dans les segments de la restauration, l'accueil, les soins, les TIC et la promotion des produits touristiques. Dans le cadre de son programme de modernisation, le groupe HTT a inscrit quatre actions importantes portant sur la valorisation du potentiel, la numérisation des structures et des opérations, le perfectionnement de la main-d'œuvre par la formation dans le thermalisme et la thalassothérapie, et le recrutement des diplômés des universités et des instituts spécialisés. 

75% de pertes financières
Pour sa part, le président de la Fédération nationale des hôteliers algériens (FNH), Ahmed Oulbachir, a dressé le même état des lieux du secteur engendré par la pandémie de Covid-19, notamment son impact négatif sur le rendement des hôtels en raison de “l'arrêt total de l'activité”. Ce qui a entraîné, a-t-il déploré, le licenciement d'un grand nombre de travailleurs qualifiés. 

“C'est là une grande perte pour le secteur du tourisme qui a besoin d'une main-d'œuvre qualifiée pour sa relance et sa contribution au développement économique durable hors hydrocarbures”, a-t-il souligné. Il a affirmé que “tous les responsables hôteliers ont été contraints de réduire le nombre de leurs personnels, puisque leur activité a reculé à tout juste 25%, en raison de la pandémie et de l'application des mesures préventives prévues par le protocole sanitaire”. 

Ce qui a causé, a-t-il déclaré, des pertes financières évaluées à 75% pour plusieurs hôtels. Ces pertes, a-t-il avancé, sont également dues au fait que cette année, la saison estivale a été stoppée net au mois de juillet, induisant l'absence de touristes et une cessation totale de l'activité hôtelière. Le président de la FNH a appelé les pouvoirs publics à “prendre en charge les préoccupations des responsables hôteliers à travers la création d'un Fonds de soutien et l'octroi d'indemnités pour atténuer les pertes enregistrées”. 

La conjoncture sanitaire qui empêche les citoyens de voyager à l'étranger doit être exploitée, a-t-il suggéré pour booster le tourisme interne, à condition de baisser les prix de 10 à 30%, particulièrement les tarifs de restauration et d'hébergement, d'améliorer les prestations et de tracer des programmes diversifiés à longueur d'année.  

 

 


B. K. 

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