L’Actualité Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT

“Le pouvoir continue dans le déni”

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Lyes MENACER Publié 26 Février 2021 à 23:45

Louisa Hanoune, SG du Parti des travailleurs. © D. R.
Louisa Hanoune, SG du Parti des travailleurs. © D. R.

Les pratiques du pouvoir, à  travers les médias, sont “un mépris et une moquerie  insupportable  envers  la  galère  de la majorité des Algériens”, dénonce Mme Hanoune.

Le  Parti  des  travailleurs  (PT), par la voix  de  sa  secrétaire générale, Louisa Hanoune, a dressé hier un constat accablant des pratiques du pouvoir visant à discréditer le Hirak  et  à  criminaliser  la  libre  pensée  et  l’exercice  politique  en Algérie. 

“Le pouvoir use d’une propagande hideuse jamais vue même au temps du parti unique au sommet de sa puissance”, a déclaré, hier  matin, Louisa Hanoune, lors de l’ouverture de la session ordinaire du bureau politique du PT, qui  coïncide  avec  la  célébration,  le  22  février  dernier,  de  l’an  II  du déclenchement du Hirak. Mme Hanoune accuse le pouvoir de distiller, à travers les médias publics, des “contrevérités” pour cacher ce que nous vivons en Algérie comme “impasse politique et crise socioéconomique”.

Les pratiques du pouvoir, à travers les médias, sont “un mépris et une moquerie insupportable envers la galère de la majorité des Algériens”, dénonce Mme Hanoune, qui les qualifie de “provocation”. 

Parallèlement, “le régime continue de s’engouffrer dans ses crises, qui sont mortelles”, a-t-elle ajouté, notant que depuis le début du “processus contre-révolutionnaire”, engagé par le régime au lendemain de la démission forcée de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika le 2 avril 2019, “nous avons vu comment ce pouvoir qui s’est imposé à nous exploite la religion à des desseins politiques et pour faire passer sa politique révisionniste”.

Pour la SG du PT, “ces manœuvres dangereuses ouvrent la voie à de graves dérapages, à la persécution”  contre  toutes  celles  ou  tous  ceux  qui osent penser différemment et  librement.  C’est le cas  du  chercheur en islam, Saïd Djabelkhir, victime d’une plainte déposée  par  un  enseignant universitaire de Sidi Bel-Abbès pour des publications sur les  réseaux sociaux, qu’il considère comme une offense au prophète et à la religion musulmane. 

“ Alors  que  l’État  devrait  protéger  les  droits  et  la  liberté  de  recherche académique, la justice, elle, enregistre la plainte”, dénonce Louisa Hanoune. “En parallèle et pour des raisons religieuses, il est procédé à l’arrestation et au jugement d’activistes et de simples citoyens, comme si nous étions au Moyen Âge”, a-t-elle insisté, voyant en cela “une jonction entre les puissances obscurantistes et un régime non démocratique rejeté par la majorité écrasante du peuple.

Dans  l’histoire  de  l’humanité,  tout  régime  rejeté  par  le  peuple  ne  peut s’appuyer sur une base populaire, mais sur les prédateurs, les corrompus, le clientélisme qu’il crée lui-même et les extrémistes religieux, ainsi que sur les esprits obscurantistes, les grandes puissances pour obtenir leur soutien, afin de garder le pouvoir”.

En d’autres termes, le départ forcé de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika n’a rien apporté de nouveau au pays, si ce n’est un changement d’homme au sein d’un même système politique décadent. 

“Le système est resté le même, avec les mêmes politiques anti-sociales, les mêmes pratiques politiques totalitaires et de hogra”, a-t-elle déclaré dans son intervention, parce que, selon elle, “le processus électoral qui a été imposé, à partir de la présidentielle de 2012, était biaisé”.

Et deux ans après le déclenchement du  Hirak, le 22 Février 2019, “le pouvoir continue dans son entêtement et dans son déni”, alors  que la quasi-majorité des voix aspire à un changement politique profond, et à “aller de l’avant vers la deuxième République”, a  appuyé  encore  Mme  Hanoune, qui a multiplié les interventions dans ce contexte d’impasse politique et de rejet du pouvoir de toute initiative émanant de la rue et de l’opposition politique. 

“Le pouvoir pense qu’il  peut  se  jouer  de  l’intelligence  des  Algériens, en recourant à l’installation d’organisations (observatoire, hauts conseils, etc.), dont le but est la caporalisation de la vie politique et associative”, a-t-elle soutenu.

“Nous n’avons pas besoin d’observatoires. La plupart des Algériens ont besoin de politiques qui répondent à leurs aspirations, de décisions qui rompent avec des pratiques politiques et sociales qui sont à l’origine de la décadence dans notre pays”, a-t-elle insisté, estimant que cela contribue à la généralisation de la corruption.
 

Lyès MENACER

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