L’Actualité LE MOUTON FLAMBE À TIZI OUZOU

Le sacrifice collectif de veaux comme alternative

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Ghilès O. Publié 12 Juillet 2021 à 22:20

© D. R.
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■ À quelques jours de la fête de l’Aïd El-Adha, les marchés aux bestiaux de la wilaya sont bondés de  monde, en dépit  du rebond spectaculaire des contaminations par la Covid-19.

À voir un tel niveau de fréquentation des 28 points de vente officiels autorisés par les autorités à travers l’ensemble du territoire de la wilaya de Tizi Ouzou, ou des marchés hebdomadaires, ou encore des espaces de vente informelle, l’on croirait aisément que les prix seraient abordables aux modestes bourses. Qu’en est-il au juste ? 

“Il y a, certes, le choix, mais je n’ai pas encore une idée sur le prix”, nous répond un homme approché à l’entrée du marché aux bestiaux de Boghni, dans le sud de la wilaya. 

À peine à l’intérieur, les choses commencent à se préciser. “Pas moins de 40 000 DA pour une bête de taille moyenne”, nous informe un homme qui venait de quitter l’espace réservé aux bestiaux. “Avec des prix pareils, je préfère me passer de ce rite religieux”, maugrée-t-il, avant de s’éclipser.

De ce marché de Boghni, en passant par Draâ El-Mizan jusqu’à Tizi Gheniff, au sud de la wilaya, l’appréhension est la même. “Nous avons peur d’approcher les vendeurs parce que maintenant, ce ne sont pas les éleveurs qui vendent directement leurs bêtes, mais ce sont surtout des revendeurs. Aujourd’hui, tout le monde devient maquignon.

Ce sont eux qui enflamment les marchés”, accuse un autre client rencontré samedi, au marché de Tizi Gheniff. Mais en raison des prix inaccessibles, de nombreux habitants de la wilaya, qui tiennent coûte que coûte à la tradition, trouvent en le sacrifice collectif de bœufs ou de veaux une alternative.

“À cause de la cherté des moutons, nous égorgerons un veau. Nous sommes sept personnes et chacun de nous déboursera 40 000 DA. Avec ce prix, nous ne pourrons même pas acheter un mouton d’une quinzaine de kilos.

En revanche, grâce à ce sacrifice collectif, nous aurons au moins une trentaine de kilos de viande”, explique un père de famille habitué à ce genre de sacrifice depuis déjà des années. Ils sont également de plus en plus nombreux à se passer carrément de cette tradition.

“Je ne crois pas pouvoir sacrifier une bête cette année. Vraiment, avec l’érosion du pouvoir d’achat, ce n’est pas important pour moi de dépenser tout mon salaire pour un mouton, alors que j’ai d’autres priorités. Il vaut mieux se contenter de quelques kilos de viande chez le boucher”, nous confie un fonctionnaire dans une administration locale.

Cela étant, ce rituel religieux, qui coïncide avec de nombreux autres événements dépensiers (fêtes familiales, préparation de la rentrée scolaire), baisse la fièvre acheteuse dans les marchés, surtout que la crise sanitaire continue.
 

O. Ghilès

 

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