L’Actualité Remaniement gouvernemental

Les changements de fond reportés

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Ali BOUKHLEF Publié 23 Février 2021 à 00:09

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. © D. R.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. © D. R.

Le chef de l’État, qui avait assuré avoir “compris les critiques” et les “attentes” des citoyens, n’a, finalement, opéré qu’un petit lifting de l’équipe gouvernementale.

Trois jours après avoir promis lui-même dans un discours à la nation un remaniement ministériel, le chef de l’État a annoncé, dans un communiqué, quelques réaménagements à l’équipe gouvernementale conduite par Abdelaziz Djerad. Mais contrairement aux attentes, le remaniement est resté limité à quelques secteurs.

L’annonce de la nouvelle composante du gouvernement a, d’ailleurs, déjoué tous les pronostics. Le chef de l’État, qui a dit avoir “compris les critiques et les attentes” des citoyens, n’a opéré qu’un petit lifting de l’équipe gouvernementale.

Les changements opérés ont touché essentiellement les portefeuilles économiques. Parmi les ministres du gouvernement Djerad, Ferhat Aït-Ali est devenu au fil du temps l’homme à abattre. Présent sur tous les fronts, l’ancien ministre de l’Industrie focalisait, à lui seul, tous les regards et les critiques, notamment pour sa gestion du dossier de l’automobile. 

Son départ était donc devenu quasiment une évidence. Il est désormais remplacé par un technocrate, Mohamed Bacha, en l’occurrence. L’homme n’est pas connu du grand public. Il fait partie de la classe des cadres supérieurs qui font fonctionner la tentaculaire haute administration.

Il en est de même pour Mustapha Mihoubi, hydrologue, qui remplace Arezki Berraki à la tête du ministère des Ressources en eau, un secteur très névralgique à l’approche du mois de Ramadhan et de l’été ; deux périodes qui connaissent généralement des perturbations dans l’alimentation en eau potable.

En plus de Ferhat Aït-Ali, deux autres ministres font les frais de leur autonomie de position. L’ancien ministre de l’Énergie Abdelmadjid Attar et celui de la Prospective Mohamed-Chérif Belmihoub font partie de cette catégorie d’experts très médiatiques, mais qui n’ont pas évolué dans les rouages de l’administration. Ils ont été remerciés au bout de seulement quelques mois de présence dans le staff gouvernemental.

Le premier a été remplacé par un habitué des gouvernements de ces dernières années, à savoir Arkab, issu de l’administration, tandis que le second n’a pas eu de successeur, puisque son département a tout été simplement supprimé.

Plus intrigant dans ce remaniement, le retour de deux figures de l’ère Bouteflika dans le gouvernement. Ainsi, Mohamed Ali Boughazi, qui fut longtemps un conseiller d’Abdelaziz Bouteflika, est revenu par la grande porte pour occuper le poste de ministre du Tourisme, de l’Artisanat et du Travail familial.

L’homme, issu des démembrements d’Ennahda (dans la version fondée par Abdellah Djaballah), fait pourtant partie des derniers fidèles du président déchu comme l’illustrent les images le montrant en train de brandir le portrait de l’ancien chef de l’État.

Moins exposée, Dalila Boudjema revient, elle aussi, au département de l’Environnement, qu’elle occupait de 2012 jusqu’à 2015. Elle s’est distinguée par une prise de position favorable à l’exploitation du gaz de schiste. 

À ces revenants s’ajoute une autre énigme : le maintien de Tayeb Zitouni. Cela fait, en effet, des mois que le ministre des Moudjahidine est hospitalisé en Espagne.

Il n’assume plus ses fonctions — c’est le secrétaire général du ministère qui a présidé les cérémonies commémorant les festivités de la Journée de chahid. Mais il garde son poste au moins jusqu’aux prochaines élections législatives. Autant d’éléments qui confirment que les véritables changements sont différés à l’après-élections législatives.
 

Ali BOUKHLEF

 

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