L’Actualité Devant la dégradation continue du pouvoir d’achat, le front social bouillonne

Les effets secondaires de la pandémie

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Ali BOUKHLEF Publié 18 Avril 2021 à 00:34

© Louiza Ammi/Liberté
© Louiza Ammi/Liberté

Des enseignants aux médecins, en passant par les fonctionnaires des secteurs du commerce et des impôts, les postiers et les agents de la Protection civile, la colère du monde du travail gronde.

Après une accalmie qui aura duré dans le temps, en raison notamment de l’éruption du Hirak et de la pandémie de coronavirus, le front social est en appel. Le bouillonnement social gagne de plus en plus de secteurs d’activité et l’arrivée du mois de Ramadhan ne semble pas de nature à calmer les esprits. Les travailleurs de plusieurs secteurs n’hésitent plus à recourir à la grève pour tenter de se faire entendre des autorités.

Des enseignants aux médecins, en passant par les fonctionnaires des secteurs du commerce et des impôts, les postiers et les agents de la Protection civile, la colère du monde du travail gronde. Les protestataires revendiquent l’amélioration de leurs conditions de vie pendant que leur pouvoir d’achat s’érode. Après les fonctionnaires de plusieurs départements ministériels et les employés d’Algérie Poste, c’est au tour d’agents de la Protection civile d’annoncer, à travers les réseaux sociaux, une grève pour aujourd’hui. Comme pour les salariés des autres secteurs, ces agents de l’État réclament le paiement des primes impayées et le versement des heures supplémentaires.

Leurs revendications sont donc socio-professionnelles comme le sont celles des milliers d’employés de la poste qui débraient depuis plus d’une semaine maintenant. Malgré les menaces de l’administration de leur entreprise, les postiers continuent de refuser de travailler tant que des revendications qui datent de près de 8 ans ne sont pas satisfaites. C’est dans la Fonction publique que la colère se fait grandissante.

Plusieurs fonctionnaires, dépendant de différents départements ministériels, à l’image de ceux du secteur des finances, observent des grèves cycliques. Ils ont ainsi emboîté le pas à leurs homologues du ministère du Commerce ou des inspecteurs du travail. Au-delà des revendications salariales, tous ces fonctionnaires, engagés en première ligne pour lutter contre des fraudes de tous genres, réclament l’amélioration de leurs conditions de travail. Dans le sillage de ces mouvements sociaux, les corps communs de la Fonction publique montent au créneau pour rappeler aux autorités la situation précaire qu’ils vivent.

Certains d’entre eux perçoivent des salaires qui avoisinent le salaire national minimum garanti (SNMG) alors qu’ils sont à l’orée de la retraite. Ce sont les grands oubliés des augmentations salariales accordées en 2012 aux autres fonctionnaires. En face, les autorités se murent dans le silence. Face à des pans de la société qui protestent, chacun à sa manière, le gouvernement est à court de solutions. En plus de leur incapacité à augmenter les salaires des fonctionnaires à cause notamment du manque de ressources financières, les représentants l’État ne font même pas de la pédagogie. Seul le ministre de la Poste a tenté d’apporter des réponses en allant discuter avec des grévistes.
Pour les autres secteurs, ni le Premier ministre ni les ministres concernés ne s’expriment. Pendant ce temps, les prix de la majorité des produits de base augmentent de manière continue. Là encore, les autorités n’arrivent pas à stopper la spirale.

Ali Boukhlef

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