
Nos deux articles portant sur le conflit qui oppose le groupe public Logitrans et la société française APRC Group, publiés le 26 janvier et le 21 février, ont fait réagir l’entreprise publique, qui tient à donner sa version.
Dans un long droit de réponse, le groupe Logitrans précise qu’il n’a “pas perdu l’arbitrage” international.
“Le tribunal arbitral a mis à la charge du groupe Logitrans le règlement des frais d'arbitrage pour un montant de près de 1,2 million d'euros”, indique le texte, qui rappelle que le tribunal arbitral avait rejeté la demande de la société APRC portant sur un “préjudice” qu’elle aurait “subi” du fait de la rupture du contrat entre les deux parties.
Puis, Logitrans explique son refus d’appliquer la sentence du tribunal arbitral par l’introduction d’un “recours en annulation de la sentence (...) qui a été suspendue par la cour d'Alger en raison d'une procédure pénale initiée par le groupe Logitrans et portant, entre autres, sur un faux et usage de faux commis par APRC Group et son huissier”.
S’il ne nie pas que la justice a gelé ses comptes, le groupe public mentionne que “la cour d'Alger a ordonné, en date du 29 décembre 2021, la mainlevée de cette saisie conservatoire”.
Contrairement à ce qui a été rapporté dans nos deux articles, le groupe Logitrans affirme avoir “répondu favorablement à la dernière demande de négociation d'un accord amiable avec APRC Group par le biais de leurs avocats respectifs. Le dernier échange de correspondances date du 13 novembre 2021. Depuis, les avocats d’APRC Group ont rompu le contact sans fournir d'explication”.
Dans sa réponse, le groupe Logitrans se défend d’être à l’origine de la paralysie de la société mixte créée avec APRC Group. “La paralysie de la société mixte (…) remonte à la découverte, fin 2015, d’agissements frauduleux des représentants d’APRC Group dans la gestion de cette société mixte par le résident d'APRC Group qui a occupé le poste de directeur général en cumul avec le poste de membre du conseil d'administration de la même société.
Suite au constat de contrats d'études falsifiés, de transfert illégal de devises et de non-validation, le groupe Logitrans a conditionné le règlement des factures restantes au strict respect de la réglementation algérienne en matière de construction”, note le document, qui indique qu’un “rapport du commissaire aux comptes de l'exercice 2015 de la société mixte (de statut EPE) a fait état de l'existence de charges anormalement élevées pour une société mixte en phase de démarrage (une année d'existence).
Ces charges, entachées d'irrégularités flagrantes et matérialisées par des recrutements opaques et injustifiés de personnels expatriés français grassement rémunérés”.
Il accuse les dirigeants du groupe français de “transfert illicite de devises, de dilapidation de deniers publics et d’abus de fonctions”. Le document précise également que “des séquestres ont été désignés pour gérer provisoirement la société mixte”.
Concernant la base de Tamanrasset, le groupe Logitrans rappelle qu’il ne s’agit pas d’une “base logistique” mais d’un “centre de transit” destiné à “servir de relais et de support aux activités du transport international du groupe Logitrans en direction des pays du Sahel”.
Ali BOUKHLEF