L’Actualité Zoubida Assoul, présidente de l’Ucp

“Les prochaines élections seront boudées par les Algériens”

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Karim BENAMAR Publié 11 Avril 2021 à 23:03

Zoubida Assoul, présidente de l’Union pour le changement et le progrès. © Archives Liberté
Zoubida Assoul, présidente de l’Union pour le changement et le progrès. © Archives Liberté

La  présidente  de l’UCP a  réitéré  ses  propositions  pour  une  sortie de crise, dont l’organisation d’une élection présidentielle anticipée en 2022,   et  la  désignation  d’un  gouvernement  de  compétences  nationales.

La présidente du parti de l’Union pour le changement  et  le progrès (UCP), Zoubida Assoul, a réitéré, hier, son appel pour l’organisation d’une élection présidentielle  anticipée  en  2022,  “seule  voie  pour  sortir  de  la  crise multidimensionnelle actuelle qui bloque le pays”. 

Lors  d’une  conférence  de  presse,  hier  à  Alger, à  l’issue  du  congrès ordinaire du parti tenu la veille, Zoubida Assoul a affirmé que “sa formation politique a mis sur la table plusieurs propositions pour une sortie de crise, dont l’organisation d’une élection  présidentielle  anticipée  en  2022, et la désignation  d’un  gouvernement  de  compétences  nationales  dont  la  mission  sera  de libérer l’économie du pays et de lancer plusieurs réformes profondes dans le système  bancaire  et  le  système  fiscal,  le  secteur douanier et enfin la lutte contre l’informel”.

Brossant  un  tableau  noir  de  la  situation  du  pays  à  tous  les  niveaux, Zoubida Assoul s’est montrée étonnée et inquiète que le pouvoir en place opte pour l’organisation d’un scrutin (élections législatives anticipées) dans pareil contexte, alors que les Algériens sont complétement détournés de cette échéance. 

“L’urgence, aujourd’hui, est de résoudre les problèmes économiques que vit le pays”, a-t-elle préconisé. Interrogée sur les dernières mises en garde du Haut-Conseil de sécurité (HCS) contre “des actes subversifs et les graves dérapages émanant de milieux séparatistes et de mouvances illégales proches du terrorisme qui exploitent les marches hebdomadaires”, la dirigeante politique a plaidé pour une “mue” des services de sécurité pour sortir du “tout-sécuritaire”. “À l’UCP, nous avons une autre conception de la sécurité. 

La sécurité n’est pas le  tout-sécuritaire. Or, malheureusement, et jusqu’à présent, l’option  qui  a  été  retenue  à  la  fois  par  le  chef de l’État et la direction de l’armée, c’est le tout-sécuritaire.

La Constitution que le chef de l’État a lui-même réformée garantit pourtant les libertés aux citoyens algériens, dont la liberté d’expression, la liberté d’opinion ou encore la liberté de réunion. Il est incompréhensible que le Haut-Conseil de sécurité menace les Algériens.

Le Haut-Conseil de sécurité est là pour assurer et garantir la sécurité du territoire et des citoyens”, a déclaré la présidente de l’UCP. Plus loin, Zoubida Assoul affirmera que c’est un cas unique dans le monde. 

“On n’a jamais vu cela de par le monde, un Conseil de sécurité menacer ses propres concitoyens”, a-t-elle déploré, avant de conclure que cela “participe, en fait, à la diabolisation du Hirak”.

Abordant justement le Hirak, Zoubida Assoul a affirmé que la révolution citoyenne gagnerait à être organisée. “Je  l’ai  dit  dès  décembre  2019. L’organisation de la révolution citoyenne nous permettra de constituer une véritable alternative au pouvoir. Les marches restent utiles pour maintenir la pression, mais insuffisantes. L’organisation doit être menée pour parvenir à une solution politique”, a-t-elle préconisé.

Sur les prochaines législatives, l’UCP, qui a déjà rejeté ce scrutin, a réaffirmé, hier, l’inutilité de cette échéance en ce qu’“elle n’apportera aucune solution à la crise politique que vit le pays”.

Dans son intervention, Zoubida Assoul ira jusqu’à  comparer  le  chef  de l’État à l’ancien président déchu Abdelaziz Bouteflika. “Si l’ancien président a conçu une Constitution totalitaire, Abdelmadjid Tebboune a, lui, conçu une Constitution  pharaonique”,  a-t-elle  affirmé,  en  prédisant  que  le  prochain rendez-vous électoral  connaîtra le même sort que l’élection présidentielle du 12 janvier 2020 et le référendum sur la Constitution. 

“Les prochaines élections seront boudées par  les  Algériens”, a-t-elle asséné. À noter que lors du congrès ordinaire du parti, samedi, le parti de l’UCP a élu et installé un nouveau bureau  exécutif  qui  a  vu  l’entrée de l’investisseur et homme d’affaires, Slim Othmani, élu vice-président du parti.  
 

Karim B.

 

 

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