L’Actualité ABSENCE DE CERTAINS MÉDICAMENTS EN PHARMACIE

Les raisons de la pénurie

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Karim BENAMAR Publié 30 Janvier 2022 à 00:32

Le manque de médicaments anti-Covid dans les pharmacies est due à la forte demande provoquée par la 4e vague de la pandémie © Archives Liberté
Le manque de médicaments anti-Covid dans les pharmacies est due à la forte demande provoquée par la 4e vague de la pandémie © Archives Liberté

Absence  de   paracétamol,  raréfaction  des  anticoagulants,  tension sur les  vitamines  C et  D... la flambée de la pandémie de coronavirus a provoqué  la  pénurie  de  plusieurs  médicaments  utilisés   dans le protocole thérapeutique anti-Covid. 

La flambée des cas de contamination par la Covid-19 a provoqué une véritable ruée sur les médicaments, notamment ceux entrant dans le protocole thérapeutique prescrit par les médecins contre le coronavirus. En pleine 4e vague de cette pandémie qui frappe de plein fouet le pays, les officines de pharmacie enregistrent une demande exceptionnelle sur les médicaments tels que le paracétamol, les anticoagulants, les corticoïdes ou encore les vitamines C et D.

“Nous avons épuisé tous nos stocks en quelques jours. Il n’y a plus de paracétamol ou encore d’anticoagulant, alors que la vitamine C n’est plus disponible dans les étagères”, affirme une vendeuse dans une pharmacie à Ben Aknoun, sur les hauteurs d’Alger. Cette situation, selon elle, dure déjà depuis une dizaine de jours.

“Tout a été vidé depuis l’explosion des cas de contaminations par le coronavirus”, déplore-t-elle. Un autre pharmacien, toujours à Ben Aknoun, dit également connaître la même situation depuis que le variant Omicron est devenu prédominant et tend à toucher tout le monde.

“C’est une situation inédite. Je n’ai jamais été à court de stock en ce qui concerne par exemple le paracétamol. Cela était inimaginable il y a encore quelques jours, mais là j’avoue que nous avons été très surpris”, affirme le jeune pharmacien, en rassurant, en revanche, sur la disponibilité des vitamines C et D “pour l’instant !”, fait-il remarquer.

À Ben Aknoun, Dély Ibrahim ou encore à El-Achour ou à Oued Romane, les médicaments anti-Covid manquent, avec une forte tension sur les anticoagulants comme Lovenox, produit extrêmement prisé depuis l’apparition de la pandémie, en 2019. Mais alors, à quoi est due cette pénurie de médicaments ?

De l’avis des  professionnels  du  secteur, la raison principale reste la forte demande sur ces produits. “C’est la ruée sur le  paracétamol qui provoqué aussitôt cette pénurie”, explique une vendeuse dans une pharmacie à Oued Romane. “Pris de panique en raison de la flambée des cas d’infection par la Covid-19, les citoyens s’approvisionnent, par grand nombre, en boîtes de paracétamol”, ajoute-t-elle.

Pour elle, aucune officine ne peut satisfaire une telle demande : “Quand chaque personne vient réclamer trois, quatre ou cinq boîtes de paracétamol, aucune pharmacie ne peut faire face à cette demande.”

Sa collègue indique, pour sa part, que cette pénurie “est aggravée par le fait que de nombreux citoyens achètent du paracétamol ou des anticoagulants sans qu’ils ne présentent aucun signe d’infection par la Covid-19. Tout le monde veut constituer des médicaments chez lui, à titre préventif. Cela engendre forcément une forte pénurie”, explique-t-elle.

À cela s’ajoute l’automédication à laquelle recourent, de plus en plus, les Algériens. Le professeur Idir Bitam, chercheur spécialiste des maladies transmissibles, a tiré, à ce propos, la sonnette d’alarme sur, d’abord, les dangers de cette pratique qui tend à se généraliser, mais ensuite sur la pénurie qu’elle peut provoquer.

Dans une interview accordée à Liberté, il a pointé la responsabilité des officines dans la vente des antibiotiques notamment sans prescription médicale. Un cri d’alerte qui semble avoir eu l’écho espéré, puisque depuis quelques jours, de nombreuses pharmacies refusent de vendre les antibiotiques sans ordonnance du médecin.

“Nous réclamons systématiquement, depuis une semaine, l’ordonnance médicale à nos clients. Même quand il s’agit, par exemple, de vitamines C et D”, assure un pharmacien à El-Achour. Selon lui, c’est une manière de mieux gérer son stock et donc de faire face à la pénurie, en assurant une disponibilité de médicaments pour les personnes “véritablement souffrantes et infectées par le coronavirus”, dit-il.

Mais la pénurie, explique-t-il encore, n’est pas uniquement le résultat de la forte demande de la population, ou encore l’effet de l’automédication.

Avec l’explosion des cas de contamination qui touche tout le monde, “c’est toute la chaîne de distribution du médicament qui est affectée. On oublie que les fournisseurs de médicaments, les grossistes ou encore les marketeurs sont également touchés par la pandémie. J’ai appelé mon grossiste pour me fournir en médicalements, il est malade, après avoir chopé le virus. J’attends son rétablissement depuis. Et c’est cette situation aussi qui provoque la pénurie”, explique ce pharmacien. 
 

Karim B.

 

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