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Macron persiste et tempère

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Ali BOUKHLEF Publié 06 Octobre 2021 à 11:00

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Trois jours après avoir déclenché une crise diplomatique entre son pays et l’Algérie, Emmanuel Macron édulcore son discours et appelle à l’apaisement. Mais il ne renie rien de ses déclarations rapportées jeudi par “Le Monde” et concède que des tensions vont persister entre les deux pays.

Dans une interview accordée hier à la Radio France Inter, le président français, Emmanuel Macron, a appelé à l’“apaisement” et a renouvelé sa “confiance” au président Abdelmadjid Tebboune. “Mon souhait, c'est qu'il y ait un apaisement parce que je pense que c'est mieux de se parler, d'avancer”, a indiqué le chef de l’État français. Sans renier les propos rapportés par le journal Le Monde, Emmanuel Macron a tenu à exprimer un “(…) plus grand respect pour le peuple algérien” et insiste sur le fait qu’il entretient “des relations vraiment cordiales avec le président Tebboune”. Mais il n’exclut pas que d’autres tensions puissent survenir dans l’avenir.

Au sujet de la mémoire, le chef de l’État n’a pas renié le fond de ses déclarations de jeudi dernier où il accusait le système “politico-militaire” algérien d’avoir construit une histoire officielle “sur la haine de la France”. Il s’agit, selon lui, de défendre l’historien Benjamin Stora. “Quand la question m'a été posée sur l'accueil du rapport de Benjamin Stora en Algérie, j'ai été obligé de dire la vérité au président Tebboune, on en a parlé et c'est quelqu'un en qui j'ai confiance. Il a eu des mots amicaux et proportionnés”. Mais en Algérie, “beaucoup de gens ont insulté, parfois menacé Benjamin Stora suite à ce rapport.

On ne va pas faire comme si cela n'était rien”, a-t-il dit. Puis, dans le but visiblement de calmer le jeu, il a rappelé qu’avant de faire des critiques aux Algériens, il les a déjà faites dans son propre pays. “(…) On se dit des choses qui ne sont pas agréables pour nous-mêmes. Je ne nous ai pas ménagés avec notre propre Histoire”, a-t-il avancé, tout en rappelant que des propos de ce genre “avaient créé” des polémiques.  

Lors d’une réunion tenue jeudi avec des petits-enfants de parents qui avaient un lien avec l’Algérie, Emmanuel Macron avait posé la question sur le passé de l’Algérie. “La construction de l'Algérie comme Nation est un phénomène à regarder. Est-ce qu'il y avait une Nation algérienne avant la colonisation française ?”, s’était-il interrogé. Il avait également dénoncé un “système politico-militaire fatigué”. “J'ai un bon dialogue avec le président Tebboune, mais je vois qu'il est pris dans un système qui est très dur”, avait-il encore ajouté.

Cette sortie du chef de l’État français a suscité une vive réaction des autorités algériennes. La présidence de la République a qualifié les propos d’Emmanuel Macron d’“inacceptables”. Abdelmadjid Tebboune a, dans la foulée, décidé de rappeler l’ambassadeur d’Algérie à Paris pour “consultations”. Le lendemain, l’armée de l’air française s’est rendu compte qu’elle ne pouvait plus traverser l’espace aérien algérien, fermé par Alger, pour approvisionner les militaires français qui opèrent au Mali.

 


Ali Boukhlef

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