La maison de la culture Aïssa-Messaoudi de Aïn Témouchent a mis à profit l’occasion de la célébration de la Journée mondiale du théâtre avec l’organisation, samedi dernier, d’une conférence sur l’histoire et la réalité du 4e art dans la wilaya de Aïn Témouchent. Il a aussi été question des perspectives de son développement et d’un débat auquel ont assisté des comédiens et des spécialistes en la matière.
Intervenant en ouverture des travaux de cette conférence, Mekkaoui Mohamed, directeur de la maison de la culture, a expliqué qu’il était nécessaire qu’il y ait “une production et des troupes théâtrales qui aideraient l’administration à proposer l’institution d’un théâtral régional au niveau de Aïn Témouchent, car il ne faut pas oublier que la création d’un théâtre régional doit répondre à certains critères exigés par le ministère de la Culture”.
Et de poursuivre : “Aujourd’hui, on est en droit de déclarer que c’est le début du fondement d’une véritable intention portant sur une revendication d’un théâtre régional dans la wilaya de Aïn Témouchent, du moment que les comédiens et les formateurs existent, à l’image de Aïssa Moulfera, de Boutechiche Bouhadjar et de Saïd Bouabdallah du TR Oran.” De son côté, Aïssa Moulfera a apporté son point de vue sur la réalité du théâtre à l’échelle nationale : “Le théâtre en Algérie est malheureusement lourdement géré par l’administration.
Il faudra donc l’ouvrir à la société en créant d’abord un public, car nous ne faisons rien pour l’avoir, même s’il y a des moyens et des espaces au niveau des maisons de la culture.” Et de poursuivre : “Le théâtre doit être vu d’une manière humaine et sociétale d’abord car les décrets et les discours n’aboutissent à rien. Il faudra créer d’abord un environnement adéquat.” Lors de cette conférence, la formation est revenue comme un leitmotiv chez l’ensemble des intervenants et des spécialistes du domaine. Ces derniers ont plaidé pour que les maisons de la culture jouent pleinement leur rôle avec l’organisation d’ateliers en invitant les gens du métier pour les encadrer.
Aïssa Moulfera a indiqué qu’“en dépit des obstacles, il faudra reconnaître que nous utilisons les biens et les espaces de l’État pour permettre aux jeunes de s’exprimer et d’être formés”, en citant l’exemple de la troupe théâtrale du 8-Juin qu’il venait de mettre sur pied et qui présentera sa première pièce dans quelques mois. Sur la dernière consécration du comédien Bouhadjar Boutechiche, l’enfant de Aïn Témouchent, récipiendaire du prix de la meilleure interprétation masculine pour la pièce Khatini au 14e FNTP, M. Mouadaa n’a pas tari d’éloges sur ce comédien.
“Boutechiche Bouhadjar n’est pas seulement un bon comédien, mais c’est une personne de principes qui reste toujours fidèle et respectueuse envers le public et les fans”, a-t-il fait savoir, en souhaitant qu’à travers ces prix il y ait à l’avenir une production télévisuelle théâtrale. Invité à nous donner ses impressions sur cet événement, Boutechiche Bouhadjar a tenu à nous rappeler qu’il a été récompensé une première fois en 2013, lors du même festival, pour la meilleure interprétation masculine avec la troupe de la coopérative de Hammam Bou-Hadjar dans une pièce réalisée en coproduction avec la coopérative de Sidi Bel-Abbès, qui a arraché le prix du jury et nominé au grand prix. “Le théâtre, c’est l’amour qu’on donne à son prochain”, s’est-il contenté de dire.
M. LARADJ
