Culture 700e anniversaire de la mort de Dante Alighieri

De Ravenne au Vatican, l'Italie célèbre son “poète suprême”

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AFP Publié 26 Mars 2021 à 21:00

© D.R
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Foison de lectures, expos, rééditions, et même une longue lettre du pape: l'Italie a lancé, jeudi, les manifestations marquant le 700e anniversaire de la mort de Dante, l'auteur florentin de La Divine Comédie considéré comme le “père de la langue italienne”. Les principaux titres de la presse italienne consacraient leurs cahiers culturels à ce monument national entré, il y a des siècles, au panthéon des artistes immortels où reposent Michel-Ange, Léonard de Vinci et Marcello Mastroianni. 

Né à Florence en 1265 et mort à Ravenne en 1321, Dante Alighieri a contribué à la naissance de la langue italienne en choisissant le dialecte toscan plutôt que le latin pour écrire son chef-d’œuvre, La Divine Comédie, un voyage imaginaire que Dante réalise avec son guide Virgile à travers l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis. Son succès a conduit d'autres auteurs du Moyen-Âge, comme Pétrarque et Boccace, à écrire aussi en dialecte, posant les fondations de l'italien moderne.

Malgré la pandémie de Covid-19, qui a fait plus de 105 000 morts en Italie et contraint musées et salles de spectacle à fermer, une myriade d'évènements sont prévus dans la péninsule pour célébrer le “poète suprême”. La plupart des manifestations organisées jeudi sont retransmises sur le site vivadante.it. À Ravenne, le maire Michele De Pascale devait présider à la réception de l'huile offerte par la ville de Florence, dont Dante fut un édile avant d'en être exilé, pour entretenir “le flambeau éternel” brûlant devant le tombeau de l'écrivain. 

Le maire a également accueilli mercredi, en présence de l'ambassadeur de France Christian Masset, une œuvre exceptionnelle revenue pour la première fois dans la cité adriatique depuis 160 ans grâce à un prêt du Louvre: la Madonna in Trono con Bambino (Madone sur le trône avec l'enfant), une sculpture qui protégeait le sarcophage de Dante. À Rome, Roberto Benigni, acteur et réalisateur (La Vie est belle) fera, jeudi soir, une lecture du XXVe chant du “Paradis” au palais du Quirinale en présence du président de la République, Sergio Mattarella, et diffusée en direct par la chaîne de télévision publique Rai 1. À Florence et Ravenne, on lira aussi sans interruption les milliers de vers des trois parties (cantiques) de la Divine, L'Enfer, Le Purgatoire et Le Paradis. 

L'année de Dante est également l'occasion pour les éditeurs et la presse de publier anthologies, essais, livres d'art... Le quotidien La Repubblica, qui a déjà vendu les deux premiers opus, sort le troisième en supplément vendredi. Le journal a aussi imaginé un dialogue avec le poète “sur le monde balayé par la pandémie et nos péchés qui, 700 ans après sa mort, n'ont pas tellement changé: paresse et avarice”. Même le pape François a pris la plume pour rendre hommage à l'homme de lettres et politicien dont l'engagement, au XIVe siècle, dans un contexte de guerre ouverte entre factions rivales à Florence, l'éloigna de Boniface XIII, dont il souhaitait que son pouvoir se limitât aux affaires spirituelles.

Exilé, condamné à mort, spolié, précipité dans la solitude et la nostalgie, “Dante est un pèlerin pensif dont la vie est un paradigme de la condition humaine”, écrit le souverain pontife. L'arrachement à sa ville natale fait cependant naître “sa vocation et sa mission” de créateur “pour lesquelles il se transforme en prophète d'espérance”, poursuit Jorge Bergoglio. 

Si François rappelle que Dante fut un proscrit, frappé d'une condamnation pour corruption notamment, d'autres entendent profiter de l'occasion pour le réhabiliter. Un avocat pénaliste, Alessandro Traversi, a invité d'autres avocats et des magistrats à réexaminer son procès lors d'une conférence programmée le 21 mai. Le comte Sperello di Serego Alighieri, un astronome descendant en droite lignée de Dante, ainsi qu'un descendant de Cante de Gabrielli, le juge qui l'a banni de sa cité florentine, ont été conviés. 

 


AFP 

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