Culture “Nitram” en compétition officielle au 74e festival de Cannes

Justin Kurzel dans la mécanique d’une tuerie de masse

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AFP Publié 17 Juillet 2021 à 20:16

© D.R
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C’est l’histoire d’un traumatisme collectif : le réalisateur australien Justin Kurzel, dont les films sont souvent des adaptations inspirées par des univers aux accents violents, a présenté son film Nitram, sur l’une des pires tueries de masse de son pays, vendredi en compétition à Cannes. Remarqué pour Les Crimes de Snowtown (2011), le réalisateur australien est de retour sur la Croisette avec un film inspiré de la tuerie de Port-Arthur, en Tasmanie – île au large de l’Australie –, en 1996, l’une des plus meurtrières de l’histoire du pays, qui a fait 35 morts.

Dès le début du projet, le film a suscité la colère et la crainte des familles de victimes, inquiètes de voir, à travers le film, une glorification du tueur Martin Bryant, condamné à la perpétuité. Mais le film n’est pas un portrait du meurtrier, même si le titre (Nitram) est une référence directe à son prénom, et il n’a pas non plus été tourné à Port-Arthur. En s’attardant sur les jours qui ont précédé l’attaque, il offre une plongée dans la tête du tueur, magistralement interprété par Caleb Landry Jones (Les Panneaux de la vengeance, 2017). “J’ai lu énormément de choses sur la période, écouté et regardé la TV australienne pour tenter de comprendre cette culture”, a-t-il déclaré à l’AFP. 

Avec un scénario très bien ficelé et des acteurs d’une grande justesse, le film parvient à décrire de façon claire et précise la mécanique qui a engendré un traumatisme collectif. Celui-ci n’a jamais été dépassé et a conduit le gouvernement australien à légiférer contre les armes. “Le film a généré beaucoup de débats et de haine”, a admis auprès de l’AFP le réalisateur, qui vit en Tasmanie. Mais, pour lui, ce film vise avant tout à “comprendre comment un tel acte à pu se produire”.

Parents dépassés et non soutenus par les institutions, ventes libres d’armes... le film avance des pistes de réflexion sans jamais trancher la question. “Je crois que c’est aussi une façon de dire que, collectivement, nous  avons tous été un peu complices”, affirme-t-il, en saluant toutefois le “changement de culture” autour des armes dans le pays, grâce aux lois votées dans la foulée de la tuerie. Habitué à s’intéresser aux univers violents, Justin Kurzel a fait le choix délibéré de ne pas filmer les scènes de tueries. “Je n’aurais pas pu faire un film avec de telles scènes”, s’est-il justifié. Palme d’or à Cannes en 2003, Elephant de Gus van Sant traitait aussi d’une tuerie de masse (Colombine, aux Étas-Unis, en 1999) mais à l’inverse de ce film-ci, il montrait les tueurs en action.

 

 

AFP

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