Culture Exposition “États d’âmes” de Hichem Turqui et Hind Oufriha à l’IFA

L’art comme thérapie

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Hana MENASRIA Publié 20 Octobre 2021 à 09:42

© D.R
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Angoisse, solitude, paranoïa, éloignement…sont là, entre autres, les conséquences de la crise sanitaire sur des millions de personnes dans le monde. 

Si le confinement a été une partie de plaisir pour certains, pour beaucoup cet enfermement a provoqué des effets néfastes sur leur santé. Pour guérir de ces maux, l’art est l’un des remèdes des plus efficaces pour le moral, et deux artistes de talent ont su conjuguer leurs douleurs et leurs espoirs, afin de les transmettre à l’autre, et ce, à travers l’exposition “États d’âmes”. Visible depuis le 4 octobre à l’Institut français d’Alger (IFA), cette exposition qui réunit Hichem Turqui et Hind Oufriha est composée de seize photographies, une installation et une vidéo performance. En pénétrant dans la salle, la première chose qui nous frappe est une sensation de “déjà vu”, car chaque cliché est le reflet de nous-mêmes, de nos états d’âmes. Ces photos réalisées avec des couleurs chaudes, comme le bleu, le rouge et le vert, éclairées sous une lumière intimiste, nous plongent dans les méandres de ce couple. Un couple qui, malgré l’étouffement, la séparation et la frustration, aspire à se retrouver, à s’aimer, mais surtout à rêver et retrouver ainsi ses illusions perdues. Pour l’artiste Hichem Turqui, ces œuvres “représentent” plusieurs émotions nées durant la période Covid-19. “Une étape mortelle et sans pitié. Une période de peur et de mélancolie. Ces œuvres colorées expriment la solitude, la gêne et la colère mais qui inspire la vie”, nous confie-t-il. D’ailleurs, ces propos nous les retrouvons dans un cliché de lui, réalisé par son acolyte Hind Oufriha, et dans lequel il étouffe dans un sac en plastique, qui laisse découvrir son cri, son désespoir. 

Concernant l’aspect technique, Hichem Turqui explique que ce travail est “un mélange de photographie, de montage, réalisation et installation sculpturale. La vidéo est une continuité et fait écho aux photos, afin de raffiner le tout (une exposition d’art complet)”. De son côté, l’artiste visuelle Hind Oufriha qui a posé également face à l’objectif de Hichem, ses portraits expriment la résignation, la folie et la lutte pour la vie. Au sujet de ce projet, elle a indiqué avoir réfléchi sur “comment faire pour représenter la souffrance mutuelle et collective à la fois”. À cet effet, elle a imaginé l’histoire d’un couple contrarié, de “deux amants qui n’arrivent pas à se rejoindre ; séparés par les frontières, la distanciation sociale. Cela raconte aussi la folie, la schizophrénie et l’espoir”. Et comme dans un film, “mes images je les perçois comme des plans ; les photos sont le fragment d’une histoire, comme un puzzle à reconstituer”, précise Hind Oufriha. Ces œuvres laissent place à l’imaginaire sur une fin ouverte : vont-ils se retrouver ou la vie finira-t-elle par les séparer ! “États d’âmes” est exprimée à travers le regard de ses protagonistes et leur corps, cet “instrument d’expression artistique, que je n’ai nullement peur d’utiliser à des fins artistiques pour exprimer des choses”. Cette exposition, qui en quelque sorte est une “catharsis, une thérapie et un exutoire”, est disponible jusqu’au 23 du mois en cours à l’IFA.

 


Hana M. 

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