Culture Mina Lachter, comédienne

“Les rôles de composition me passionnent”

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Hana MENASRIA Publié 14 Avril 2021 à 21:28

© D. R.
© D. R.

Actrice accomplie au charme fou, Mina Lachter a encore une fois conquis son public par son jeu et son talent indéniable. Dans la série humoristique “Timoucha”, elle s’est surpassée en campant le rôle de ce personnage un peu loufoque et candide. Rencontrée lors du tournage de la deuxième saison dans la peau de “Mlle Ambaoui”, elle revient dans cet entretien sur sa relation avec sa “nouvelle amie”. 

Liberté : Pour cette deuxième saison, Timoucha va-t-elle évoluer ?
Mina Lachter : Oui, le personnage a évolué. Originaire de Fertaka (un village sorti de nulle part), issue d’un environnement conservateur, Timoucha est assez intelligente, elle bouquine, mais elle est déconnectée : ne regarde pas la télé, ne s’intéresse pas aux magazines de mode… Et quand elle s’est retrouvée dans ce monde méconnu, une agence de communication où elle côtoie de belles filles, de beaux garçons, elle tente à sa manière de s’intégrer pour se faire accepter et ce, en adoptant le même comportement que ses collègues (moquerie, corruption…). 
C’est une jeune femme naïve qui pense être rusée, et pour s’adapter, elle essaye de faire comme les autres, tout en sachant que c’est une mauvaise chose. Il y aura de belles surprises pour cette deuxième saison. 

Comment avez-vous vécu votre “rencontre” avec ce personnage ?  
Quand le rôle de Timoucha m’a été proposé, j’étais toute contente car je suis assoiffée des rôles de composition, des rôles qui ne me ressemblent pas. Car cela demande beaucoup de travail : comment composer le personnage, lui construire une vie, une psychologie, un langage, une démarche… Pour son interprétation, j’ai commencé à réfléchir et m’interroger sur mes influences dans la vie et quel langage je devrais pratiquer.

À ce propos, j’ai vécu dans un environnement où les jeunes parlent comme Timoucha, mais bien sûr d’une manière plus caricaturale. Je me suis inspirée de ces gens ; ils sont intelligents et drôles. En revanche, pour la première saison, c’était compliqué de travailler à cause de la Covid-19 ; des milliers de personnes ont trouvé la mort, et cela n’était pas évident. Sortir du monde dans lequel nous étions plongés pour entrer dans la peau d’une personne qui n’était au courant de rien, qui ne vit pas dans notre sphère, était une situation très difficile. 

Et pour la métamorphose physique ? 
J’ai gardé les appareils dentaires pour vivre réellement comme elle (rires). Quand je rentre chez moi sans perruque, je sens qu’il y a une chose qui me manque, je ne me sens plus moi-même ! Durant mes trois jours de congé, j’ai dû “réapprendre” à être “Mina”. Sincèrement, je m’épanouis, je suis heureuse de jouer ce personnage et j’aime beaucoup Timoucha. C’est un personnage qui me tient vraiment à cœur. D’ailleurs, je suis contente qu’on arrive à la fin du tournage et triste à la fois que ce soit la fin. 

Aujourd’hui, Timoucha fait-elle partie de vous ?
Oui, carrément ! Cette fille est géniale, on aimerait l’avoir comme copine. Les situations auxquelles fait face Timoucha, je ne peux les affronter de la même manière, alors j’essaie de me mettre dans sa peau et de comprendre de quelle façon elle pourrait réagir. En fait, elle est plus directe, plus naïve ; elle ne filtre pas les mots, elle n’a pas cette intelligence sociale et ne sait de quelle manière traiter des sujets avec les gens.   

Vous attendiez-vous à un tel succès ? 
J’étais agréablement surprise, je ne m’attendais pas du tout à un tel succès ! Cette série renvoie un beau message, qui est le suivant : “Ne changez pas, restez vous-même.” Timoucha est anticonformiste, un peu comme moi, et à travers ce personnage je défends des causes, et grâce à l’humour nous arrivons à faire passer plus de messages et ce, même s’ils sont tabous.

En tant qu’actrice, ce rôle vous a-t-il permis de mûrir artistiquement ? 
J’ai appris énormément de choses avec elle. C’est un personnage assez compliqué et je n’aime pas trop la facilité ; j’ai dû réaliser des recherches, me documenter.  

Pensez-vous que Data Com reflète réellement notre société actuelle ?  
Oui, je pense que c’est le cas. Chacun est libre de vivre comme il le souhaite, mais humainement, on ne retrouve plus la bonté d’antan. Aujourd’hui, les hommes et les femmes sont considérés comme des chiffres et nous ne nous intéressons plus au fond. Notre monde est devenu cruel, et c’est malheureux.
 

Entretien réalisé par : HANA MENASRIA

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