Culture Le rapport a été envoyé aux présidents algérien et français

Nouvelles révélations sur le canon Baba Merzoug

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Hana MENASRIA Publié 18 Septembre 2021 à 19:05

© D. R.
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Le Dr Boulbina, membre fondateur du Comité national pour la restitution du canon Baba Merzoug, lève le voile sur la vie opérationnelle du “Bienfaiteur d’Alger” et sur son “inculpation” dans la mort du consul et vicaire apostolique Jean Le Vacher en 1683.

Le Dr Smaïl Boulbina, membre fondateur du Comité national pour la restitution du canon Baba Merzoug, vient de révéler de nouveaux éléments sur le “Bienfaiteur d’Alger”, dans un rapport publié le 1er septembre dernier. Intitulé Mythe de la “consulaire”. Vérité sur la mort de Jean Le Vacher, ce document, envoyé aux chefs des gouvernements algérien et français, lève le voile sur la vie opérationnelle de Baba Merzoug et sur son “inculpation” dans la mort du consul et vicaire apostolique Jean Le Vacher en 1683.

Les raisons ayant poussé le Dr Boulbina à “enquêter” sur ce symbole de la puissance algérienne, qui demeure “otage” des français dans la région de Brest depuis le XIXe siècle, sont “la manipulation de la vie opérationnelle de Baba Merzoug, de 1542 à 1830 (288 ans), presque trois siècles, afin de justifier son rapt et sa déportation” et “l’inculpation de Baba Merzoug, désarmé, inoffensif, depuis 1666, accusé d’avoir été l’arme du supplice du consul et vicaire apostolique Jean Le Vacher en 1683”.

Des “mystifications”, datées du 5 juillet 1830, “émanent de Victor-Guy Duperré, amiral de la flotte française”. Au sujet de sa durée de vie, l’auteur de ce rapport signale que Baba Merzoug était au poste de combat de 1542-1666, soit une durée de service de 124 ans et non de 288 ans. 

Il a été “conservé pour la parade”, selon les Feuillets d’El-Djazaïr, pour “impressionner par son gigantisme, pour perpétuer le mythe d’El-Jazaïr-el-Mahroussa, auprès de la population et des marines étrangères”. À cet effet, “l’amiral Duperré a découvert Baba Merzoug en 1830, relégué sous une voûte”, souligne-t-il.

Au sujet de la vérité sur la mort de Le Vacher, il indique qu’“en 1830 l’amiral Duperré, à la recherche désespérée d’événements sensationnels de courage et de bravoure, décide de considérer comme une prise de guerre un canon célèbre qui avait défendu par le passé la ville 
d’Alger des envahisseurs”. 

Alors, ce canon “devait donc être transféré en France et sa prise devait être légitimée par des faits susceptibles de soulever l’approbation de ses compatriotes”.

Ainsi, “il raconta en les présentant comme réels des faits imaginaires auxquels il finit par croire : ce canon aurait servi à assassiner le père Jean Le Vacher. Il s’attribua donc le rôle flatteur de défense de la mémoire nationale française et celui de la récupération de l’objet ayant servi au délit”.

Cité dans ce document, Farid Kacha, professeur émérite en psychiatrie et président de la Société algérienne de psychiatrie, estime que cette “tendance compulsive à raconter des mensonges et à inventer des histoires” relève de la mythomanie. 

À noter qu’à travers cette démarche le Dr Boulbina insiste sur le fait de n’être ni historien ni détective, mais “mes antécédents professionnels m’ont amené à privilégier l’enquête journalistique et médico-légale à la recherche de faits historiques avérés”.

Et ces recherches menées sont appuyées par des documents d’archives auxquels il a pu accéder grâce à sa rencontre avec Mgr Paul Desfarges, archevêque d’Alger. “Il m’a permis l’accès à la documentation de l’Archevêché et où j’ai enfin trouvé le chemin de la vérité historique sur la mort du père Jean Le Vacher et sur la vie de Baba Merzoug”, explique-t-il dans son rapport. 

Et l’auteur de souligner : “Ce chemin éclairé m’a conduit à Rome, à Paris et à Brest, via les archives, le net et les médias, qui m’ont amené à ausculter les écrits historiques, à analyser, à confronter les étiologies et à poser un diagnostic sur cette originale mystification historique.”

Selon le Dr Boulbina, pour la mémoire du père Jean Le Vacher, homme de paix, pour l’authentique histoire de Baba Merzoug, protecteur d’El-Jazaïr “et après 191 ans d’insouciance, est venu le temps pour les historiens algériens, français et autres d’ouvrir le procès en réhabilitation de la vérité historique” et son “retour pour le 1er novembre 2021 en Algérie”, espère-t-il. 
 

H. M.

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