Culture “Timoucha”, “Bent Bled”, “Lyam”, “Yemma”

Réconciliation des téléspectateurs avec les productions algériennes

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Hana MENASRIA Publié 10 Mai 2021 à 18:56

© D.R
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Ces séries à succès sont pour la plupart du genre drama et, contrairement aux années précédentes, la qualité et la quantité sont de mise.

Les derniers jours du Ramadhan signent la fin des programmes télé proposés tout au long de ce mois sacré, entre feuilletons, sitcoms, talkshow, émissions de divertissement et culinaires… Comme le veut la tradition, c’est la seule période de l’année durant laquelle beaucoup d’Algériens renouent avec l’EPTV et les chaînes privées. Pour cette saison, il y en a eu pour tous les goûts et couleurs ; les productions sont nombreuses, mais seulement quelques-unes sortent du lot et ont fait ainsi le buzz sur les réseaux sociaux ou YouTube (entre une centaine de milliers jusqu’au million de vues). Ces séries à succès sont pour la plupart du genre drama et, contrairement aux années précédentes, la qualité et la quantité sont de mise. 

Autre genre prisé, les séries humoristiques légères et farfelues qui égayent les foyers après de rudes journées de jeûne. Parmi ces productions qui mêlent amour, trahison, dérision, complot et enquête policière, on peut citer : Achour 10, 7 Hadjarat, Dakious et Makious, Ahwal El Nass, Machaïr… Mais celles ayant retenu notre attention sont : Bent Bled, El Nafak, Timoucha, Lyam, Yemma et Millionnaire. Le coup de cœur de ce Ramadhan est sans conteste la deuxième saison de Timoucha du réalisateur Yahia Mouzahem, qui, en 27 épisodes, a plongé les fans dans le monde de l’agence de communication “Data Com” et de ses employés.

Devenu un phénomène, Timoucha, campée magistralement par Mina Lachter, est une femme candide originaire du village fictif Fertaka. La particularité de ses habitants : leur mauvais goût vestimentaire, leur manière de s’exprimer et de vivre, loin d’être tendance pour les gens de la capitale. Malgré son physique “repoussant”, Timoucha s’est imposée dans un univers où le superficiel règne en maître. Outre Lachter, d’autres comédiens ont conquis le public, comme Tarek Bouarrara dans le rôle de l’excentrique Michel, Yasmina Abdelmoumen “Nafissa” ou encore Numidia Lezoul “Kamélia”.  À travers un humour très subtil et sarcastique, le réalisateur évoque avec finesse le problème des classes sociales, mais aussi celui des apparences. Même si cette série de 20 minutes est plus portée sur la comédie, elle a pu se distinguer grâce à la générosité de ses comédiens et de son propos très humaniste. Concernant les révélations de cette année, le drama Bent Bled de Youcef Mahsas, qui propose un concept à la sauce turque, dont les comédiens sont pour la plupart méconnus du grand public. Pour cette première saison de 23 épisodes (le feuilleton comprendra 240 épisodes), nous suivons le destin peu commun de Rosa, une jeune femme de mère italienne et de père algérien, qui épouse son prince “Amir”.

Ce dernier l’emmène dans son “château”, qui se situe à Tholt El-Ghali, un village perdu dans les montagnes. Considérée comme une intruse, sa belle-famille tentera par tous les moyens de la renvoyer et ce, en lui menant la vie dure. Ainsi, le téléspectateur découvre plusieurs histoires, des différents personnages de ce programme qui a su plaire pour sa simplicité et son originalité – ça change des villas luxueuses, des grosses voitures et des femmes tirées à quatre épingles – contrairement à d’autres productions qui stagnent dans le même cliché et ce, depuis le succès d’El-Khawa. Lyam de Nassim Boumaïza et Yemma 2 de Madih Belaïd se sont également démarqués pour leurs scénarios qui rappellent des productions étrangères (trafic de drogue ou d’organes, mensonge, trahison…), dont l’intrigue tient en haleine jusqu’au dernier épisode. Sans oublier le casting rehaussé par des vedettes du cinéma et du petit écran, à l’instar de Sid Ahmed Agoumi, Khaled Benaïssa, Samir Elhakim, Malika Belbey, Mohamed Frimehdi, Youcef Sehaïri ou encore Aziz Boukerouni.

Par ailleurs, d’autres feuilletons ont brillé par leur imperfection scénaristique, à l’instar d’El-Nafak, qui souffre de diverses incohérences dans l’écriture et le montage. Dakious et Makious, tant attendu, n’a pu convaincre pour son discours trop direct, alors qu’une œuvre doit être dans la subtilité et la suggestion ! En somme, pour ce Ramadhan, contrairement aux années précédentes, nous constatons une réelle évolution dans le drama au niveau de l’écriture et de l’esthétique. Même si nous sommes encore loin de la perfection, producteurs et réalisateurs semblent se défaire des anciennes pratiques (des produits qui ne reflètent pas la demande) pour satisfaire le public algérien, très exigeant et demandeur.

H. M.

 

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