Culture Nouvelles parutions des Petits inédits maghrébins

Sur les traces de Félix Mornand et d’Albert Memmi

  • Placeholder

Hana MENASRIA Publié 10 Juillet 2021 à 21:05

© D.R
© D.R

Dans les treizièmes et quatorzièmes numéros des PIM, qui viennent de paraître aux éditions El Kalima, sont présentés respectivement “Félix Mornand. Journal de voyage dans la province de Constantine (1849)” par Fathi Ghalamallah et “Albert Memmi. Mon retour à Tipaza”, suivi de “Lettre à un jeune Tunisien” par Guy Dugas.

Les éditions El Kalima reviennent avec deux nouveaux ouvrages des “Petits inédits maghrébins” (PIM) de la collection Djib. Ces trésors, qui vont enrichir les étals des librairies, s’ajoutent à la liste des PIM proposés depuis 2018 par des chercheurs et universitaires des deux rives, sous la direction du professeur Guy Dugas. Après la publication de Mouloud Feraoun. Les tueurs et autres inédits (des textes rares de l’écrivain), dans les treizièmes et quatorzièmes numéros sont présentés respectivement Félix Mornand. Journal de voyage dans la province de Constantine (1849) et Albert Memmi. Mon retour à Tipaza, suivi de Lettre à un jeune Tunisien (présentation Guy Dugas). 

Présenté par Fathi Ghalamallah, Journal de voyage dans la province de Constantine (1849) a été rédigé par le journaliste Félix Morand (1815-1867). Envoyé en mission à Constantine pour “y superviser, au nom de l’administration de tutelle, une exécution capitale”, s’évadant de sa “corvée dans la capitale de l’Est algérien à peine conquise, il pérégrine jusqu’à Biskra (…), où il a l’occasion d’apprécier l’admirable liberté des populations”, est-il mentionné dans la quatrième de couverture. Mais comment ce texte inédit a-t-il été découvert par Fathi Ghalamallah ? Dans la note de l’éditeur, Guy Dugas raconte qu’il y a plus de 25 ans, Fathi Ghalamallah, alors étudiant à l’époque, “amateur de vieux papiers et de bouquineries, me soumettait un ensemble de documents manuscrits qu’il avait découverts en chinant”. 

Pour l’étudiant cette trouvaille est loin d’être anodine ! À cet effet, il a demandé “s’il pouvait en établir la genèse en guise de mémoire de DEA”, indique l’éditeur. Ce dernier a précisé qu’après publication de plusieurs ouvrages, ce chercheur de trésor s’est “littéralement volatilisé” : “Où qu’il soit, nous lui adressons, comme une bouteille à la mer (Méditerranée, bien entendu), ce texte ressurgi, ainsi que sa présentation, extraite de son mémoire de DEA et que nous conservons bien évidemment sous sa signature.” 

Pour revenir à ce journal de voyage, il provient d’un cahier manuscrit et non d’un texte déjà publié, est-il expliqué dans la présentation. Ces “notes de voyages” de 53 pages dressent le tableau de l’Algérie de cette époque-là ; l’auteur retranscrit minutieusement ses déplacements dans le sud de la province de Constantine : description des lieux, des personnes rencontrées, anecdotes… Comme dans un journal intime, Félix Mornand se confie et s’interroge, notamment sur la question coloniale. 

“Il s’agit d’une part de notes personnelles sur la colonisation et le peuplement de l’Algérie, et d’autre part de données déchiffrées sur sa production agricole et minérale pour les années 1845 à 1847”, souligne Ghalamallah. Cependant, selon l’auteur, cet ensemble “donne à penser que Mornand a voulu, après avoir voyagé en Algérie (1849) et avant de publier son ouvrage (1856), parfaire sa documentation afin de se faire une plus juste opinion sur la question coloniale qui, dans son principe, ne paraît pas remise en cause”, est-il signalé. À noter que les Petits inédits maghrébins sont disponibles en librairie. Depuis leur lancement en 2018, ces ouvrages ont été consacrés notamment à Jean Sénac, à Anna Gréki, à Mohammed Dib, à Driss Chraïbi… Les prochains numéros (15 et 16) sont Kateb Yacine : Tempêtes de sable, présentation d’Afifa Bererhi, et Charles Aguesse & alii : Les Chemins de Sidi Madani, présentation de Guy Basset. 

 


H. M.

Félix Mornand. Journal de voyage dans la province de Constantine (1849) et Albert Memmi. Mon retour à Tipaza, suivi de Lettre à un jeune Tunisien, éditions El Kalima, collection Djib, 2021, 500 DA/12 euros.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00