Économie Pénuries récurrentes de médicaments

À la recherche d’un remède

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Badreddine KHRIS Publié 28 Février 2021 à 22:56

© Archives Liberté
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Selon  les  statistiques  du  Syndicat  national  des  pharmaciens d’officine, plus de 335 médicaments sont actuellement en rupture de stock.

Les tensions qui ont opposé depuis plusieurs jours les pharmaciens d’officine aux distributeurs de médicaments commence à connaître son épilogue. Le Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) a fait état, ces derniers jours, de ruptures et de tensions sur certains produits pharmaceutiques.

Selon ses statistiques, plus de 335 médicaments sont en rupture actuellement sur  le  marché  national, accusant  les  distributeurs  d’être  à  l’origine  de ce problème.

Ce qui a fait réagir ces derniers, qui ont nié toute responsabilité dans cette situation.  Les pharmaciens ont exprimé leur colère et leur désarroi, car leur “quotidien  professionnel  devient  très  difficile  à  cause  des  problèmes rencontrés en matière d’approvisionnement de leurs officines”. Néanmoins, les différents antagonistes ont fini par s’ouvrir au dialogue.

En effet, le ministère de l’Industrie pharmaceutique a reçu jeudi dernier une délégation du Snapo pour une réunion de conciliation et d’explication. Les discussions ont tourné, selon le syndicat, autour de l’organisation du marché, de la disponibilité des produits pharmaceutiques et de la promotion de la production locale.

“Le ministère a exprimé la volonté du gouvernement et de son département de continuer à travailler dans la concertation avec les partenaires activant dans le secteur de la pharmacie”, affirme le Snapo.

L’organisation des pharmaciens a saisi cette opportunité pour signaler certains dysfonctionnements qui perturbent le marché et provoquent des ruptures et des tensions.

“ Ce  qui  compromet  la  mission  des  pharmaciens  d’officine  et  perturbe l’accessibilité de nos concitoyens au médicament”, constate le syndicat. Des engagements ont été pris, avance le Snapo, pour que tous les efforts soient consentis en vue d’améliorer la situation.

Suite à cela, le Snapo a décidé d’arrêter son  mouvement de “grève blanche” de chaque dimanche qui consistait en le boycott des commandes auprès des distributeurs. 

Selon le Syndicat des pharmaciens, le ministre de l’Industrie pharmaceutique “est à l’écoute et reste sensible à tous les problèmes” qu’ils vivent. “Il nous a promis d’apporter toute l’aide  que  nous  pouvons  espérer et attendre de lui dans l’intérêt et de la profession et des malades”, affirment-ils.

Le  Snapo  s’est  également  réuni  avec  le  ministre  des  Finances,  Ayman Benabderrahmane, qui a réitéré la volonté du gouvernement de travailler dans un cadre de concertation avec les organisations professionnelles représentatives.

Le syndicat lui a présenté un état des lieux de l'officine tout en rappelant le rôle important des pharmaciens dans le système de santé algérien, notamment la prise en charge des citoyens et leur engagement aux côtés de la Sécurité sociale à travers les conventions du tiers payant qui les lient aux différents organismes de Sécurité sociale.

Le Snapo a présenté un certain nombre de propositions à la directrice générale des impôts pour aider les pharmaciens dans l’exercice de leur fonction et à mener au mieux leur mission de santé publique. Pour sa part, le ministère de tutelle a tenu à rassurer l’ensemble des citoyens sur les “éventuelles ruptures annoncées par certaines parties, visant à installer un climat d’instabilité et d’inquiétude”.

La création toute récente de l’Observatoire national sur la disponibilité des produits pharmaceutiques, impliquant toutes les parties, même les prescripteurs, et s’appuyant sur une nouvelle plateforme numérique “est l’une des avancées majeures ayant pour objectif le règlement de la problématique des ruptures de médicaments”.

“L’Observatoire ainsi que la Direction de la veille stratégique au sein du ministère travaillent en étroite collaboration, afin de palier cette problématique et répondre au mieux aux besoins de la population”, affirme le ministère.

Dans le contexte sanitaire particulier que vit notre pays, le même département ministériel appelle l’ensemble des acteurs à “continuer à faire preuve de responsabilité et à s’inscrire dans une démarche constructive visant à répondre au service du citoyen algérien”. 

“Souveraineté sanitaire” 
Le ministère de l’Industrie pharmaceutique indique être “engagé dans un profond processus de réformes pour permettre au pays une souveraineté sanitaire”. Le ministère se fixe comme objectif prioritaire le règlement de la problématique des ruptures de médicaments vécues avec acuité sur le marché national depuis de nombreuses années.

“Le secteur de l’industrie pharmaceutique prend en charge la régulation des activités pharmaceutiques — fabrication, importation, exploitation, distribution et exportation — liées aux produits pharmaceutiques et aux dispositifs médicaux, dans la concertation la plus totale avec l’ensemble des acteurs de la chaîne du médicament et du corps médical”, rappelle le département dirigé par Lotfi Benbahmed. 

Pour l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), il ne suffit, cependant, pas de constater la rupture d’un produit quelconque, il faut se donner les moyens de définir clairement les responsabilités de chaque intervenant.

“Il y a un texte qui vient juste d’être publié et qui clarifie la responsabilité pharmaceutique de l’établissement au nom duquel est établie la décision, une responsabilité qui inclut bien sûr celle d’assurer l’approvisionnement permanent du marché national”.

L’Unop évoque aussi la décision prise par les autorités de soutenir la production nationale en mettant en place un “mécanisme efficace d’interdiction d’importation de tout médicament fabriqué localement”. 
 

Badreddine KHRIS

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