Économie ENVIRONNEMENT ET GESTION DES DÉCHETS

D’ÉNORMES INSUFFISANCES À COMBLER

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Badreddine KHRIS Publié 18 Juin 2021 à 22:38

© D. R.
© D. R.

La quantité de déchets ménagers et assimilés (DMA) produite durant l’année 2020 en Algérie est estimée à environ 13,5 millions de tonnes. La croissance démographique  et   le  développement  urbain  contribuent   fortement  à l’augmentation de ce volume.  L’Agence  nationale  des  déchets (AND), créée pour la gestion des déchets, a réalisé des avancées, mais celles-ci demeurent insuffisantes par rapport à la situation qui prévaut dans ce domaine.

Le constat est établi par  les responsables  de l’agence  eux-mêmes dans un rapport qu’ils ont réalisé pour la première fois. Le document fait ressortir que l’indice de performance  sur  la  gestion  actuelle des déchets  en Algérie est évalué à 5,38, qui est considéré comme une performance moyenne.

Pour que le service assuré soit performant, il doit dépasser  la  barre des 7, précise le rapport de 2020 de l’AND. Les services de l’AND ont procédé à l’évaluation  de  l’état  de  plus  50  installations  de  traitement, Centre d’enfouissement technique (CET) et décharges sauvages (DC) confondus.

De  sérieuses  contraintes   techniques  et  managériales  ont  été  relevées, souligne le document. “Il s’agit en l’occurrence de la saturation précoce des casiers, de la pollution du sol et des eaux souterraines par l’écoulement et/ou l’infiltration des lixiviats hors casier et bassins de rétention de la pollution de l’air  par  l’échappement  direct  (sans traitement)  des  biogaz  issus  de  la dégradation  anaérobique  de  la  matière  organique,  de  l’exploitation non conforme au guide de gestion des CET”, lit-on dans le rapport.

Ces défaillances sont dues, expliquent les rédacteurs de ce bilan, “soit à des erreurs de conception, de réalisation, soit provoquées lors de leur mise en exploitation”.

La gestion des déchets ménagers et assimilés constitue un des principaux défis que doivent relever les pouvoirs publics en permanence. Car l’accroissement des quantités de déchets dû à la forte expansion démographique, la croissance des activités économiques et l’urbanisation rapide posent de sérieux problèmes environnementaux, sanitaires et financiers.

Le  rapport  cite, à  ce  propos, “l’augmentation  du  coût  de la collecte des déchets liée à la hausse  de  la  production  journalière, la saturation  des installations de traitement des déchets qui constitue une contrainte majeure étant donné la rareté du foncier pour la mise en place de nouveaux CET, décharges contrôlées…”.

L’autre problème soulevé, et non des moindres, a trait à l’émission des gaz à effet de serre (GES), ajoutée aux rejets de lixiviats, causée par la collecte des déchets, les installations de traitement et les décharges brutes qui constituent également des facteurs de pollution potentiels de l’environnement, notamment les cours d’eau et les nappes phréatiques.

Face à toute cette problématique, les spécialistes de l’AND pensent qu’“il est primordial de déterminer une estimation précise de la quantité des déchets produite par habitant et par jour (kg/habitant/jour) appelée communément ratio”. À l’échelle nationale, les quantités des déchets ménagers et assimilés produites sont estimées à 0,80 kg/habitant/jour.

S’inscrivant en droite ligne de la stratégie mise en œuvre par le ministère de l’Environnement, l’AND a mis en place un dispositif de valorisation de ces déchets. Or, tel que le mentionne le rapport, “la performance économique des activités de valorisation des déchets en Algérie est exposée à plusieurs contraintes qui constituent des freins pour le développement des opérateurs exerçant dans le secteur et des pertes considérables sur le plan économique”.

Malgré les mécanismes mis en œuvre pour faciliter la création d’entreprises dans ce secteur, “certains obstacles freinent la participation des opérateurs économiques à cause, surtout, du difficile accès au gisement des déchets au niveau des installations de traitement”, déplorent les rédacteurs de ce rapport.

La grande majorité des opérateurs, indique le document, ne dispose pas, en outre, d’un foncier suffisamment adapté aux activités de valorisation des déchets. Ce qui influe directement sur la capacité de tri, de stockage et de valorisation. L’on relève aussi  l’“absence d’une main-d’œuvre locale et le regard négatif de la société vers ce genre d’activité qui constituent un véritable obstacle pour le développement de cette filière”, constatent les experts de l’AND. 
 

B. K.

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