12 égale double 6 !

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Chiffre fétiche. Nombre pair ; lorsqu’il est doublé a porté chance au président Tebboune. L’a-t-il rappelé, d’ailleurs, en évoquant sa première année à El-Mouradia. Fallait-il refaire le coup avec le 12 juin (prochain) ? Naturellement. Parce que les tenants du pouvoir, au pouvoir depuis si longtemps qu’ils ne savent qu’être au pouvoir, sont tellement rodés à ce système qu’ils ne peuvent fonctionner que par mimétisme. Et réflexe. Les zaouïas et les raqis peuvent témoigner de l’addiction de certains dirigeants du pays à ce tourisme d’un genre particulier, tant il leur procure pouvoir et durée aux responsabilités. Signe de ce fétichisme renouvelé, le choix du 12 juin et un samedi, un jour inédit pour l’organisation du scrutin législatif. Cela donne, cependant, une impression de changement ; changement qui, dans les faits, se fait encore attendre. Il est omniprésent dans le discours officiel, et une flamme d’espoir qu’entretient, depuis 2019, le mouvement populaire. Preuve de la résurgence de ces réflexes ataviques, les tentatives de déstabilisation, par de honteuses manœuvres, de partis politiques ayant fait démocratiquement le choix de boycotter les législatives. Ou encore “la ponte”, en série, d’associations et la propulsion de figures “anonymes” dont l’utilité se mesure à leur capacité à alimenter, conjoncturellement, l’applaudimètre au moment de la prise de parole des chefs. Mais les prestidigitateurs du système ont dû manquer un ingrédient de leur recette magique qui ne risque désormais plus de prendre. Ou plutôt uniquement avec la clientèle islamiste réputée pour son “flair aigu” et l’habillage associatif pour meubler le mandat. Les autres partis de l’opposition ont opté pour le saut par-dessus le 12 juin. D’en faire la ligne de rupture avec le régime et ses partisans et alliés. Restait pourtant jusqu’à hier la carte du FFS pour sauver “l’affaire”, espéraient certains responsables qui se sont toutefois rendu compte que comme au jeu de dominos, le 12 est aussi un double 6. Et le double 6 peut “mourir” entre les mains du joueur distrait.