Éditorial

Bac…et plus !

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Djilali BENYOUB Publié 24 Juin 2021 à 09:47

Bac…et plus ! 

La triche aux examens a révélé au moins deux choses dans cette Algérie où tout se normalise. Y compris certains degrés de crime. Ainsi le bac, pour prendre un examen d’actualité, vient d’intégrer la “normalité” nationale à travers la triche qui ne s’encombre, désormais, plus d’aucune morale ni de peur. Tricher au bac est devenu comme un larcin, un vol à la tire censé paradoxalement faciliter l’accès… aux hautes études. À l’université. Pourtant, il y a bien des moyens d’éviter cet autre scandale qui a déteint sur l’enseignement de manière générale, sur l’Éducation nationale, la qualité de l’enseignement, et qui donne au final au moins une raison sur le classement mondial peu enviable des universités algériennes.

Des universités où le taux des recalés, en première année, devrait inciter à l’engagement d’une sérieuse réflexion sur la question. Pour l’instant, il ne semble pas qu’elle soit une priorité. Devra-t-on attendre  que cet examen soit complètement discrédité et disqualifié pour venir réparer les dégâts ? Déjà qu’il est au rabais, depuis l’ère Benbouzid et ses seuils populistes des cours à examiner, de la session fantaisiste de Bouteflika, jusqu’à celle d’aujourd’hui et celle d’hier où “on tire vers le bas” au lieu du contraire. Et c’est tellement bien fait (dans le mauvais sens) qu’on se prendrait à croire qu’il y a des stratèges derrière cette œuvre destructive. Une œuvre dont, d’ailleurs, se passerait n’importe quel pays. 

La seconde réside dans l’incapacité de l’État à faire face à ce phénomène. Il dispose pourtant des moyens techniques et “physiques” pour y faire face. Détecteur de métaux, fouille au corps, coupures d’internet et surveillance n’ont pas suffi à dissuader les petits tricheurs. Il suffisait pourtant d’investir dans les brouilleurs pour évacuer le risque de triche par internet au lieu de priver la majorité des Algériens et des entreprises de cet outil indispensable de travail. Des téméraires continueront à essayer de tricher “au risque d’être suspendus” pour une durée de cinq années des épreuves du bac s’ils sont pris. Les autorités ne vont pas aller chercher loin, elles poursuivent le glissement juridico-sécuritaire adopté comme mode de gestion des problèmes et des crises. Et c’est simplement que la triche au bac relèvera de la criminelle. Donc passible de peines de prison. La sentence a été prononcée. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00