Éditorial

Choc de confiance

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Hassane OUALI Publié 13 Juin 2021 à 23:59

Une élection est un important baromètre de la vie politique nationale qui donne  à  mesurer, à  intervalles  réguliers, les  grandes  tendances qui traversent le pays. Mais, au-delà de ses résultats, des “vainqueurs” et des “vaincus”, dans le cas algérien et dans ce  moment  particulier  de  la  vie nationale, la consultation électorale permet d’observer avec clarté les messages politiques, lourds et profonds, qu’envoient les Algériens. Il appartient ensuite aux élites politiques, les décideurs en premier chef, d’en saisir le sens pour mieux comprendre les raisons des choix exprimés et d’en tirer les conclusions.

Les  législatives  anticipées  d’avant-hier  sont  à  ce  titre  chargées de messages aussi sérieux qu’inquiétants. Elles sonnent comme une nouvelle alerte, car la désaffection massive enregistrée était plus que prévisible. Il ne faut surtout pas faire l’erreur de minimiser son ampleur et ses lourdes conséquences sur le devenir de l’État et de la société, sur les rapports entre gouvernants et gouvernés. Aussi, de l’autre côté, il faut savoir raison garder et ne pas se laisser emporter par un triomphalisme aveuglant.

L’heure n’est pas à l’euphorie, le moment est sérieusement grave. Pour tous. Tout le monde doit prendre acte. Aucun camp ne doit aborder ce séisme politique avec légèreté et se garder de crier victoire. Toute la classe politique est interpellée. D’urgence, la réaction doit être à la mesure de cet événement. Non pas seulement à coups de communiqués, mais par la capacité des uns et des autres à agir de concert pour résoudre ce grand malentendu national qui s’est exprimé en ce 12 juin dans et hors des urnes. D’évidence, les élections, à elles seules, ne suffisent pas à engager le pays sur la voie de salut. Si elles sont une nécessité constitutionnelle, d’autres démarches politiques sont à envisager. Impérieusement.

Il ne faut pas renoncer à faire de la politique, elle est l’alpha et l’oméga dans la résolution des conflits, particulièrement dans cette phase cruciale de l’Histoire. Elle rend possible ce qui peut nous paraître utopique. Il faut oser et prendre le risque. Il est évident que le pays est rempli de colère, de ressentiment et surtout de peur. Mais ce n’est pas une raison de renforcer la paralysie. C’est parce qu’il est dans cet état que cela nécessite d’imaginer des scénarios et des pistes pouvant aider à transformer cette défiance générale en une grande opportunité pour redonner de la confiance. Cela commence par prendre des gestes forts. Après le désastre politique de samedi passé, il faut répondre par un choc de confiance. 

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00