Éditorial

Clarifications

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Hassane OUALI Publié 27 Février 2021 à 22:27

Prévisible, le retour en puissance de l’insurrection citoyenne interroge sérieusement sur l’in-capacité du pays à sortir de ses impasses. La dynamique populaire venue d’en bas n’arrive toujours pas à rencontrer celle qui devrait venir d’en haut pour pouvoir sauter les verrous qui bloquent. Signe d’un grand malentendu entre les Algériens qui ont sauvé l’Algérie du péril du 5e mandat de Bouteflika et ceux qui ont hérité des pouvoirs de ce dernier. Et cela dure depuis deux ans maintenant. Aux exigences du changement démocratique, les réponses apportées par les décideurs sont très en-deçà des grandes aspirations portées par des millions de citoyens.

Par peur du changement ou par déni, les élites au pouvoir se sont enfermées dans un processus classique de recomposition interne sans trop tenir compte des grandes exigences démocratiques et sans compréhension des profondes mutations qui s’opèrent au sein de la société. D’où le rejet massif comme ce fut le cas pour l’élection présidentielle et le référendum constitutionnel. Deux ans après, c’est le retour à la case départ.

Les Algériens n’entendent pas lâcher l’affaire. Ils remettent à nouveau sur la table la question du changement de la nature de régime politique, ses pratiques, ses mœurs et aussi ses visages. Évidemment, il y a une grande colère qui s’exprime et s’exprimera encore dans les prochaines mobilisations, mais c’est une colère saine. Elle est à la hauteur des blessures infligées au pays depuis des décennies.

Dépassés et dérangés, certains acteurs politiques voient dans ce retour du Hirak un monstre destructeur à combattre. Pour les uns, il a pour nom “laïcité, démocratie, modernité”. Pour les autres, il porte en lui “les germes de l’hydre intégriste”. Ce n’est ni romantique ni naïf d’affirmer que ce qui se déroule sous nos yeux depuis le 22 Février 2019 est une transformation radicale de la société algérienne qui appelle des révisions déchirantes. C’est aussi et surtout un retour en force de la citoyenneté au cœur du débat national, sans laquelle rien ne pourra se faire.

Certes, la jeunesse d’aujourd’hui porte en elle les stigmates d’hier, mais elle n’en est pas prisonnière. Elle est pleinement tournée vers la modernité universelle. Ce n’est pas parce que quelques planqués à Londres ou ailleurs font beaucoup de bruit virtuel qu’il faut conclure qu’ils ont fait main basse sur la révolution en cours, dont le cœur et le corps sont foncièrement démocratiques. De même, voir dans cette extraordinaire marche de l’histoire un complot contre l’État et son armée, c’est faire une grave erreur d’analyse. Le peuple en lutte est en train de devenir le socle solide sur lequel se construit l’État algérien moderne.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00