Éditorial

Des droits et des hommes

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Djilali BENYOUB Publié 06 Février 2021 à 01:02

Les droits de l’Homme, c’est une lubie d’intellectuels, disait un ancien Premier ministre,  aujourd’hui  condamné  à  une  lourde  peine  d’emprisonnement, éloigné d’Alger bien avant la  sentence.  Il devient, aujourd’hui, d’une certaine manière, avec le traitement qui lui est fait, lui-même victime d’un appareil judiciaire peu regardant sur les droits.  Et  si  d’ex-responsables  ont  eu à connaître  les  pratiques  “policières”  et judiciaires qu’ils avaient souvent feint d’ignorer, comme c’est actuellement le cas avec Belkacem Zeghmati qui parle de tout sauf des exactions et de la torture, qu’en serait-il d’un petit citoyen habitant  une “zone  d’ombre” reculée tenté de poster sur les réseaux sociaux des images de sa précarité ? 

Les révélations du jeune Nekkiche prouvent que ces pratiques inhumaines sont dans la nature même du système, assis depuis l’indépendance, sur la violence, et perçues à force de leur systématisation comme faisant partie des procédures judiciaires. Plus  grave  encore, avant,  on  essayait  de  justifier et de minimiser ces pratiques “délictueuses” d’un autre âge contre ses propres concitoyens, maintenant, on est carrément passé au déni. La question, aussi grave  que  lancinante et  quelles  que  soient  ses  conséquences notamment dans les rapports entre le citoyen et le gouvernant, est ignorée, omise et évacuée d’un méprisant hochement de tête.  

Dans leur culture, les responsables  algériens, à  quelques  variantes près, pensent pratiquement la même chose  que cet ex-Premier ministre  sur les droits de l’Homme avec, en prime, une aversion pour les organisations les défendant. Tout cela concourt à renforcer la méfiance du citoyen vis-à-vis de toutes les institutions de l’État et à accréditer l’idée que le respect des droits de l’Homme n’est pas encore assimilé au niveau officiel et qu’il n’y a pas de disposition ou de volonté d’aller dans ce sens. 

Et  un  sacré  coup  pour  cette  “Algérie  nouvelle”  à  laquelle  seuls  ses concepteurs pourraient  croire. Parce que vue côté jardin, elle a fait plus de mal que de bien. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00