Éditorial

Divorce !

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Hassane OUALI Publié 09 Octobre 2021 à 23:25

Fâchés avec les urnes, les Algériens sont conviés à un quatrième scrutin en l’espace de  deux ans. Le prochain rendez-vous électoral de novembre pour renouveler les Assemblées communales se déroulera dans un paysage politique inhibé. Et dans lequel, les partis traditionnels enregistrent des reculs historiques. Leur incapacité à couvrir toutes les communes du pays confirme cette tendance au reflux.

Il est vrai que la loi électorale qui exige des parrainages citoyens pour chaque liste constitue un handicap majeur, particulièrement dans ce contexte de défiance. Dissuasive, cette mesure a un effet démobilisateur sur ceux qui ambitionnent de briguer un mandat local. Alors qu’il fallait plus de facilitations pour espérer réconcilier les Algériens avec l’acte de vote. Cet état de fait préfigure de ce que seront les élections locales du 27 novembre. L’on se dirige immanquablement vers une nouvelle grève des urnes, d’autant que l’effet Hirak continue de peser sur le comportement électoral. Un remake des dernières élections législatives. 

Jusque-là, l’on se refuse de s’interroger sérieusement sur les véritables raisons de ce divorce électoral à répétition. Encore moins sur les réponses les mieux à même de renouer ce lien électoral. Enfermé dans une étroite perception administrative, le jeu électoral se trouve vidé de sa substance et exclut de fait sa notion éminemment politique. Une élection, nationale ou locale, est un acte politique qui a vocation à réguler démocratiquement la vie de la cité. Elle prend pleinement son sens que lorsqu’elle est abordée dans sa globalité. Elle est une compétition qui fait vivre la démocratie et dans laquelle les électeurs sont les seuls arbitres. Elle est cyclique, parce qu’elle remet le mandat en jeu, et surtout, elle doit permettre une alternance des hommes, des femmes et des programmes. In fine, l’élection n’aura de sens que si elle permet  de changer substantiellement la vie des gens et celle du pays plus globalement.

Force est de reconnaître que ces fonctions ne sont pas remplies. “À quoi bon voter ? C’est toujours les mêmes et ça ne change pas”, s’interrogent spontanément les citoyens quand ils sont interpellés sur la question. Une sentence qui se vérifie depuis au moins la reprise du processus électoral en 1997. À l’Assemblée nationale comme dans les assemblées locales, ce sont les mêmes “majorités politiques” qui dominent. Une domination artificielle qui ne traduit aucunement une volonté majoritaire réelle. 
Les conséquences ont été fâcheuses pour le pays. ■ 

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00