Redouté pour “sa prétendue capacité de nuisance à l’étranger” par le président déchu Bouteflika, qui lui rétrécissait ses marges de manœuvre, même en tant que chef de la diplomatie, jusqu’à ce regrettable épisode de consultation et de revente d’une recette concoctée en interne pour une transition sans qu’elle en soit une, Ramtane Lamamra est reparti vendre sa “compétence” à l’international, le continent africain étant connu comme son terrain de “médiation”. Tebboune lui est-il reconnaissant pour le rappeler en ce précis moment ? Certainement, pour une part. Mais pas que.
Depuis son élection, le président Tebboune a fait face à des attaques. Peut-on, dans ce cas, parler d’affronts, que ni lui ni son ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, n’ont pu convenablement contrecarrer. Ni faire baisser l’intensité des menaces immédiates du voisinage miné. Les dernières semaines du gouvernement Djerad ont montré un Boukadoum dépassé. Un terme qui sied pour la circonstance pour ne pas avoir à puiser dans le lexique diplomatique l’adéquation sémantique de cette situation de flou ou du presque effacement de l’Algérie de sa sphère immédiate.
Bien entendu, il n’y a pas lieu de faire l’éloge de Lamamra. Sait-on, d’ailleurs, s’il le mérite ou pas. Sauf dans le cas où l’homme serait pris pour ce qu’il est pour l’institution : un bon commis de l’État. Tout le temps disposé à le servir.
Cependant, la grande surprise de la composante de ce gouvernement d’Aïmene Benabderahmane est, sans conteste, l’éjection du ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati. Une symbolique pour l’opinion populaire, parce que l’on a toujours pensé que l’auteur du mandat d’arrêt international contre Chakib Khelil est derrière cette stratégie de “mise en taule” systématique des acteurs du Hirak pour tuer le mouvement populaire. À ce niveau de lecture, l’on ne peut aller au-delà de cette symbolique qui imprègne le raisonnement, quel qu’il soit pour un esprit algérien, le dosage est respecté. Difficilement. Conjoncture oblige. Courage aussi.