Éditorial

Egarements et leçons

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Hassane OUALI Publié 05 Août 2021 à 10:22

C’est un personnage qui résume à lui seul les égarements de la gouvernance des affaires publiques. Reconnu coupable dans l’affaire BRC en 2007, Abdelmoumen Ould Kaddour passe trente mois derrière les barreaux en 2007. Il a non seulement retrouvé sa liberté, l’homme a été promu au rang des intouchables. Quelques années après, il est bombardé à la tête de la plus grande compagnie nationale.

Une revanche ? contre qui ? À la faveur d’un tour de passe-passe
managé par Chakib Khelil, l’ancien ingénieur issu de la prestigieuse MIT commandait la puissante Sonatrach avec arrogance. Revenus dans les bonnes grâces d’un régime toiletté par l’entourage de Bouteflika à l’époque, les deux compères accusaient ouvertement le général Toufik d’être derrière leurs malheurs. Révoltés au plus haut point, les Algériens subissaient avec effarement les tournées dans les zaouïas de Khelil et les décisions ombrageuses de son protégé Ould Kaddour.

Un pied de nez à la République. Un bras de déshonneur à l’endroit de ceux qui menaient la guerre à la corruption. Plus que ça, une humiliation de trop pour des millions d’Algériens. L’arrogance dans toute sa splendeur. Le message était limpide. “Nous faisons ce que nous volons du pays, de ses enfants et de ses richesses” ! L’ivresse du pouvoir a poussé nombreux décideurs à franchir l’inacceptable. Et le tout sous les applaudissements de ceux qui aujourd’hui faussement choqués par l’ampleur du désastre national. Quand des patriotes sincères dénonçaient au péril de leur carrière et vie les dérives de la bande à Khelil. Il ne s’agit pas ici de juger et condamner l’homme avant la justice, mais de rappeler aux amnésiques la nécessité d’éviter de foncer aveuglement et sans retenu. Il ne faut pas confondre adhésion de conviction et soutien intéressé. Si les décideurs sont coupables des leurs actes délictueux, les partisans zélés par leur abus d’obéissance ont une responsabilité morale.

C’est l’une des leçons à tirer de la malheureuse expérience infligée à l’Algérie ces dernières années. Il ne suffit pas de mettre en prison les corrompus. Il faut surtout fermer la fabrique de ce fléau. Cela passe par plus de transparence dans la gestion des affaires publiques et mettant en place de véritables instruments de contrôle indépendants. In finie, changer radicalement le modèle de la gouvernance. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00