Éditorial

État de citoyens ou de croyants !

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Hassane OUALI Publié 09 Mai 2021 à 00:48

Et Ghlamallah en rajoute une couche dans cette entreprise désespérée de remodeler ce qui fonde l’âme profonde de l’Algérie  et son  esprit universel. Son histoire immémoriale et  son  identité  millénaire.  Il  vient  renforcer  le rang  de  ceux  qui  poussent  vers  une  sortie  de  l’Histoire.  Celui  qui fut longtemps ministre des  Affaires  religieuses  de  Bouteflika  concentre  ses ultimes forces à redéfinir l’être algérien. Sans retenue aucune, contre toute sagesse, il  décrète  que “l’Algérien  ne  peut  être  que  musulman”.  Et au passage, il désigne les Algériens qui ne rentrent pas dans cette case étroite comme étant des “résidus du colonialisme” ! 

Les  propos  de  Bouabdellah Ghlamallah  auraient  été  anecdotiques et marginaux si l’homme n’occupait pas une fonction officielle aux influences morales. Il serait passé sans retenir l’attention  s’il  n’était  pas venu  pas renforcer une campagne soigneusement menée et dont l’objectif recherché est d’enfermer l’Algérie dans un univers aussi archaïque que rétrograde. Faut-il rappeler à l’ex-ministre que l’Algérie est un État républicain et non pas un califat. Un État dans lequel les Algériens sont des citoyens et non pas des croyants et dans lequel les individus ont le droit de choisir librement leur conviction religieuse.

Il appartient à l’État de protéger le droit de chaque citoyen dans ses choix de conscience et dans l’exercice de son culte. Il n’appartient à aucune autorité, de quelque nature qu’elle soit, de s’y mêler. L’ex-ministre ignore-t-il que c’est le droit positif qui fixe les lois régissant les rapports dans la collectivité nationale ? Pas si sûr. Mais il sait que la puissance de l’idéologie est supérieure à la force de la loi. L’essentiel pour lui est de travailler le corps social par en-bas pour ensuite adapter les lois aux desiderata de la nouvelle société fantasmée.   

Mais au-delà de sa définition juridique, l’Algérie est d’abord une idée, une longue construction historique et surtout une aspiration et un désir d’avenir. Elle n’a jamais été exclusiviste, encore moins passéiste. Elle est plurielle dans ses cultures, ses cultes, ses langues et ses identités.  Faut-il rappeler à Bouabdellah Ghlamallah et à ses partisans en mal d’inspiration que plusieurs de leurs ancêtres idéologiques ont lamentablement échoué dans leurs desseins. Les Algériens — longtemps trompés — ont su avec lucidité lire l’histoire et surtout ont pu courageusement remettre l’Algérie à son endroit naturel. Certes, au prix de vies humaines et de ratages historiques qu’elle ne peut plus se permettre aujourd’hui. M. Ghlamllah, le pays a grandement besoin de paroles sages, apaisantes et éclairées, pas de la surenchère. Saha ftourek ! 

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00