Éditorial

Frontières !

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Hassane OUALI Publié 29 Septembre 2021 à 00:43

Durcissement. Paris tape du poing sur la table et décide de réduire de 50% l’octroi des visas aux Algériens. Une mesure de rétorsion qui intervient dans un contexte de précampagne présidentielle française fortement dominé par la thématique de l’immigration. Mais aussi à un moment où la vague de migration clandestine connaît une cadence inédite. D’évidence, cette “drastique” et “inédite” sentence était prévisible.  

Lors de sa visite en décembre 2017, le président Macron avait déjà évoqué à Alger la nécessité d’assouplir les démarches d’octroi des visas qui devraient être couplées à la “rigueur de reconduite” aux frontières des ressortissants algériens en situation irrégulière. Mais au-delà de l’opportunité ou de l’opportunisme de l’annonce faite hier par le gouvernement français, le sujet révèle en filigrane le froid qui caractérise les relations entre Alger et Paris. Il n’est pas exagéré d’affirmer qu’il ne se passe pas grand-chose entre les deux pays depuis quelque temps. Le dialogue stratégique est à son niveau le plus faible. 

Ce n’est pas la grande crise, mais ce n’est pas non plus le “grand amour”. C’est le moins que l’on puisse dire. Manifestement, les échanges réguliers et chaleureux entre Tebboune et Macron n’ont pas pu aider à relancer la coopération tant souhaitée. Encore moins porter les relations à des niveaux stratégiques élevés. La longue attente pourra bien déboucher sur une immense déception, de part et d’autre. C’est probablement déjà le cas. Et vraisemblablement, cette affaire des visas poussera vers plus de refroidissement entre deux pays qui pourtant - pour des raisons multiples et évidentes - ont vocation à coopérer et à s’entendre. Ce n’est pas un choix, mais une question de destin commun. 

Dans ce domaine, il serait hasardeux de faire trop de place aux surenchères ravageuses. L’affaire est hautement sérieuse pour la laisser aux apprentis sorciers de tous bords. Dans un environnement international aussi instable qu’incertain, l’Algérie doit savoir négocier au mieux sa place, surtout savoir tirer profit de son positionnement géostratégique. La rive nord de la Méditerranée, essentiellement l’Espagne, la France et l’Italie, est la frontière algérienne la plus sûre. Le partenariat est incontournable pour les uns et les autres. Autant concentrer toute l’énergie à solidifier les rapports politiques, économiques et humains entre les peuples. D’où l’importance stratégique de laisser les frontières ouvertes… ■

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00