Éditorial

Gangstérisme d’État

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Hassane OUALI Publié 22 Juillet 2021 à 00:24

C’est un scandale  d’une  ampleur  inégalée.  Un  cyberespionnage massif d’une gravité extrême mettant en danger la vie privée des personnes et la sécurité des États. L’indignation est mondiale. L’affaire “Pegasus” révélée par Forbidens stories et Amnesty International partagée avec le groupe de médias internationaux, met en lumière le gangstérisme des régimes autoritaires et leurs services secrets. Le  régime  marocain  est  celui  qui  s’est  illustré  le  plus  dans  cette cyberattaque d’ampleur inédite.

En plus d’une surveillance ciblant ses propres citoyens, les services d’Abdellatif Hammouchi avaient dans leur viseur deux pays essentiels, la France et l’Algérie. En Algérie, pas moins de six mille personnes sont victimes de cet espionnage 2.0. Parmi elles des hauts gradés de l’armée, des responsables gouvernementaux de premier plan, des leaders politiques et des journalistes. 

Grâce au logiciel “Pegasus” fourni par l’entreprise israélienne NSO Group, l’État marocain s’est aisément infiltré dans la vie privée des Algériens. Mais surtout a pénétré les secrets d’État de notre pays dans une période extrêmement sensible, celle de l’insurrection citoyenne de Février 2019. Ces révélations interviennent dans un contexte extrêmement sensible où le royaume s’est livré à des actes d’hostilité allant jusqu’à appeler à la sédition.

L’affaire Pegasus vient confirmer les intentions malveillantes de Rabat. Pour l’heure, le gouvernement algérien n’a pas réagi à cette nouvelle agression. Il accuse le coup dans le silence. Et quel coup ! Il est vrai que rares sont les systèmes qui peuvent résister à cette arme d’espionnage massive de NSO Group. Mais, il donne à voir les failles dans le dispositif de protection de la sécurité nationale. Et surtout qu’en matière de “guerre de quatrième génération”, l’Algérie accuse un retard énorme.

Pendant que la bande à Bouazza s’acharnait à mater des Algériens épris de liberté, les services marocains jouaient tranquillement dans son propre jardin. Une fois le choc de Pegasus passé, il faudra s’interroger sérieusement sur nos capacités de défense. Mieux encore, il y a lieu de revoir en profondeur le logiciel de sécurité nationale. L’effort doit être concentré sur les réelles menaces. Elles ne viennent pas des militants politiques, des journalistes et autres leaders d’opposition. Ils sont les premiers vigiles. La meilleure des protections réside dans la garantie effective des libertés démocratiques, dans une presse libre et forte et des partis solides. Il ne faut pas se tromper d’adversaire ou d’ennemi. Souvent critique, Amnesty International vient de rendre un immense service à l’Algérie.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00