Éditorial

Gangstérisme russe

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Hassane OUALI Publié 26 Février 2022 à 11:41

Envahissement militaire d’un État souverain suivi d’une entreprise de renversement d’un régime démocratique. En envoyant ses armées de l’autre côté des frontières de l’Ouest, Vladimir Poutine cherche à occuper l’Ukraine avant de la soumettre pour en faire un État vassal. Une annexion. 

Pour lui, ce pays n’a “jamais existé, ce n’est pas un État légitime, il est une invention” de l’Union soviétique de Lénine. En faisant la guerre contre ce pays indépendant -en violation de la légalité internationale -, l’autoritaire chef du Kremlin affiche ainsi et clairement ses velléités hégémoniques. Il joue anachroniquement une partition de la guerre froide, s’estimant en position de puissance face au bloc occidental hésitant. Au prétexte de stopper l’extension “menaçante” de l’Alliance atlantique (Otan) vers l’Est, le régime de Moscou cherche avec force à redéfinir ou plutôt à revenir aux frontières antérieures à la période bolchévique.  Il faut dire que s’il “réussit” sa guerre contre Kiev, rien ne garantit qu’il s’arrêtera dans sa folie expansionniste. 
La Moldavie est désormais dans l’œil de Moscou.

Nostalgique de Nicolas II que de Lénine, Vladimir Poutine n’est pas dans une revanche soviétique - humiliée après sa désintégration -, mais il est dans une tentative de restauration de la Russie tsariste. Sortira-t-il gagnant de ce bellicisme dont il assumera exclusivement la responsabilité et à quel prix ? Pourra-t-il fixer une nouvelle géostratégie internationale avec de nouveaux rapports de force ? Rien n’est moins sûr. Le conflit n’en est qu’à ses débuts, son issue reste aussi imprévisible qu’inquiétante. Ce qui en revanche est certain, c’est que le nouveau Tsar apparaît comme celui qui propulse le monde dans un conflit international aux conséquences fâcheuses. En jouant au faucon de l’Est, il place la Russie au ban des nations. Moscou est plus que jamais isolée et Poutine est en passe de devenir un paria condamné par la communauté internationale. 

Il a réussi un consensus mondial contre lui-même. Historiquement opposée aux ingérences militaires étrangères contre des États souverains, la Russie de Poutine rompt avec cette tradition non interventionniste et risque de devenir un État gangster qui menace la paix internationale. Et si l’homme fort de Moscou se croyant au sommet de sa puissance n’est pas en train de préparer lui-même les conditions de sa chute finale ?   

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00