Éditorial

Geste hostile

  • Placeholder

Hassane OUALI Publié 18 Juillet 2021 à 00:53

Simple gesticulation diplomatique d’un ambassadeur zélé ou opération savamment élaborée inscrite dans une agressive stratégie globale ? D’évidence, il est difficile de classer le texte produit par le représentant permanent du Maroc aux Nations unies dans le registre d’actes isolés. La sortie - de route - de la diplomatie marocaine est sans précédent, aussi grave qu’irresponsable dans les annales des relations entre les deux États. Il a franchi le seuil de l’acceptable. Plus qu’une provocation, une déclaration de guerre qui, pour le moins, porterait la rupture entre Alger et Rabat à un point de non-retour. Il va sans dire que ce n’est pas avec de telles attitudes que les rapports entre les deux pays se normaliseront. La monarchie marocaine a-t-elle d’ailleurs œuvré un jour à l’apaisement ? Il faut dire que depuis sa normalisation avec l’État hébreu, le régime marocain se sent pousser des ailes et s’emploie

À dicter la conduite à tenir sous l’œil bienveillant d’un Donald Trump en fin de mandat. Ses représentants “bombent le torse” et ouvrent plusieurs fronts d’hostilité. Avec l’Allemagne puis l’Espagne en organisant un exode-chantage vers Ceuta avant d’essuyer au final une sévère déconvenue diplomatique. Ils se tournent alors vers le voisin de l’Est en jouant aux apprentis sorciers. Signe d’une hostilité ouvertement assumée par le palais royal intervenant dans un contexte régional aussi fragile qu’instable.

Sinon, comment interpréter autrement cet appel à la sédition en Algérie lancé depuis l’enceinte des Nations unies ! Un appel qui vise à pousser un peu plus la sous-région dans une zone de tension. Faut-il souligner que l’installation de nouveaux acteurs régionaux - le couple israélo-émirati - au rôle douteux dans le “coin” n’est pas vue d’un bon œil. Il est évident que les projections de Tel-Aviv et de ses nouveaux “amis” arabes sont d’excentrer le conflit du Moyen et Proche-Orient vers le Maghreb et, par extension, au Sahel mouvant.

Seul pays qui reste attaché au Front de refus - disparu -, l’Algérie résiste au vent de la normalisation. Il est comme un État solitaire que le nouveau monde arabe chercherait à esseuler, sinon à contrarier ses ambitions diplomatiques régionales. Pour ce qui est de la Kabylie, le responsable marocain devrait savoir que cette région est le cœur vivant, battant - combattant s’il le faut - de l’Algérie. Cela vaut aussi pour les apprentis sorciers locaux qui tentent le diable jusqu’à fomenter d’indignes opérations “zéro Kabyle”. Qu’ils nous épargnent aujourd’hui leurs hurlements et leurs fausses leçons patriotiques. L’on se souvient bien du fumeux “mur national” d’Amar Saâdani !

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00