Éditorial

Ghediri, le soldat de la dignité

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Hassane OUALI Publié 23 Septembre 2021 à 11:44

Le général-major Ali Ghediri est le Robert Redford algérien dans The Last Castle (Le dernier château), mais en vrai. Il aurait pu devenir président de la République, il a fini derrière les barreaux. Une tragédie grecque. Mais entre les deux séquences, il a connu une carrière militaire exceptionnelle. Fils d’un mineur d’El-Ouenza, enfant de la Révolution, fierté de l’Armée nationale véritablement populaire, Ali Ghediri est le modèle d’une réussite algérienne. Il est paradoxalement sa défaite. Ce Berbère chaoui à la tête dure, mais au cerveau bien “rempli”, est un chef de file de la fine fleur d’une génération de militaires post-indépendance qui n’a rien à envier aux Saint-Cyriens et autres élèves des grandes écoles militaires, de Moscou à West Point. 

Son parcours de soldat, gravissant les échelons en surpassant ses multiples parcours du combattant, jusqu’à devenir général-major, le fils du pauvre est l’honneur de l’institution militaire algérienne. Ses compagnons d’armes savent qu’il ne peut en aucun cas porter atteinte à l’ANP, sa véritable famille. Difficile d’imaginer que celui qui a, durant quatre décennies, défendu le drapeau, honoré son uniforme et servi sa patrie, puisse un jour nuire à son propre pays. Un pays qui coule dans ses veines. C’est cet amour excessif qui l’a conduit à embrasser l’ambition suprême pour servir encore plus une Algérie qu’il a toujours voulue rayonnante. C’est un militaire avec une conscience. Lui qui a le patriotisme chevillé au corps ne pouvait rester insensible aux périls qui menaçaient le pays dans son existence. Il n’était pas aveuglé par le pouvoir. 

Quand le président Bouteflika lui a demandé de rester aux commandes, alors qu’il avait atteint l’âge de la retraite, il avait dit “NON”. C’est rare. Ce refus est devenu un impératif national lorsque les aventuriers du cinquième mandat se préparaient à reconduire à la tête de la Présidence un Bouteflika finissant. C’est en soldat de la dignité qu’il a décidé de remonter au “maquis” pour défendre l’honneur d’un pays humilié. Les militaires, les Patriotes, les citoyens épris de liberté savent comment se dresser contre une mort annoncée pour une nation millénaire. La jeunesse du 22 Février était une résonance moderne de celle du 1er novembre. À sa manière, Ali Ghediri était l’un des traits d’union. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00