Éditorial

Khenchela ne brûlera pas

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Hassane OUALI Publié 09 Juillet 2021 à 23:24

Khenchela a vécu l’enfer cinq jours durant. Les flammes ont ravagé plus de deux mille hectares de forêt. Un désastre environnemental jamais connu, du moins dans les monts du Chelia, Tamza et Bouhamama. Les images parvenant de la région donnent à voir une flore réduite en cendres. La désolation fait office de décor faisant disparaître de la nature des paysages féeriques. Il faudra attendre des dizaines d’années pour que l’on puisse revoir ces forêts se reconstituer et que la nature retrouve ses couleurs vives. L’épisode malheureux de Khenchela risque d’être annonciateur d’un été brûlant qui se croise avec la rareté des ressources hydiques.

L’Algérie fait partie des pays les plus exposés aux flammes qui, chaque année, avalent des massifs forestiers en entier. Cela risque de réduire drastiquement un couvert végétal dont la superficie est déjà extrêmement faible. Pendant que le désert avance à dunes géantes. Les gigantesques flammes des Aurès sont comme une alerte sur le danger permanent que représente ce fléau pour l’écologie et l’économie, mais aussi et surtout pour la sécurité des biens et des personnes. Cela appelle urgemment à replacer la nature au cœur des politiques publiques et en faire un grande cause nationale. Sans forêts, point d’ombre de vie. L’enjeu est immense. L’écologie n’est pas un luxe, mais une question existentielle. Tout aussi vitale que l’eau.

Par leur courage qui frôle la folie, les habitants de Khenchela ont montré combien les arbres sont impérieusement nécessaires à la vie. Ils sont aussi essentiels que la démocratie. D’où l’exigence d’engager des moyens colossaux et sans compter. Il s’agit également de repenser radicalement l’approche dans la protection du patrimoine forestier et de son enrichissement. Il faut sortir de la logique de gestion de la catastrophe et travailler sur l’anticipation et la prévention.

À ce propos, l’expert en risques majeurs Abdelkrim Chelghoum préconise une démarche plus globale qui intègre des dimensions jusque-là ignorées. En attendant, il est temps d’ériger des barrages verts partout dans le pays. Reboiser tous les espaces non encore avalés par le béton pour que Khenchela ne brûle plus. Les mains nues qui ont lutté contre les flammes du Chelia feront que ces forêts renaîtront de leurs cendres.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00