Éditorial

L’école, l’épreuve de la modernité

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Hassane OUALI Publié 19 Juin 2021 à 00:09

L’école  est  sinistrée.  Ce  constat  établi  depuis  des  décennies  est aujourd’hui plus que valable. Les spécialistes diront que cette sentence - assignée par le défunt président Boudiaf à son retour en Algérie - est moins forte pour décrire une institution poussée dans les abysses de l’ignorance. Les années scolaires se suivent, les scandales s’enchaînent. Les mauvaises leçons assombrissent le tableau et bourrent le crâne des millions d’enfants - victimes - de bêtises.

Déviée de sa vocation dès les années soixante-dix, l’école algérienne a pris une mauvaise direction. Elle peine à former des élites en mesure de relever les défis scientifiques et d’assumer ses missions historiques. Aux avancées technologiques, le système éducatif algérien a fait le choix de demeurer dans les archaïsmes les plus abêtissants. Étouffée sous le poids d’une idéologie passéiste, l’école algérienne est devenue un haut lieu de conservatisme. Un antre de la réaction. Un champ de reproduction d’une pensée unique et austère. Elle stérilise les cerveaux. Et par-dessus tout, elle est l’expression éclatante des impasses nationales.

L’Éducation nationale est réduite à une fonction d’enfermement culturel. Ce n’est plus un espace d’apprentissage, de transmission des connaissances et encore moins ce lieu où l’on inculque à l’enfant l’esprit critique, d’analyse et de synthèse. Quant à l’ouverture sur le monde, les autres cultures, l’altérité et l’universalité, ce sont des valeurs qui n’ont plus voix au chapitre dans les manuels scolaires truffés de violence et de haine.

Prise en otage par les milieux islamo-conservateurs auxquels s’est greffée une bigoterie généralisée, l’institution scolaire est comme condamnée à être la fabrique de la bêtise. Les quelques tentatives de réformes sérieuses ont été vigoureusement combattues. La dernière en date est celle menée par Nouria Benghabrit qui a rencontré des attaques véhémentes venues des milieux hostiles à la modernité.

Entachés d’hypocrisie, ces derniers préfèrent envoyer leurs enfants dans les écoles européennes quand ils ne se bousculent pas pour les placer dans le lycée international d’Alger. Cela ne peut plus continuer. Il est urgent de mettre un terme à cette dérive qui entraîne l’école dans les abîmes. Il faut faire de cette bataille une cause commune, une épreuve nationale à passer avec succès. L’avenir immédiat de la société en dépend.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00