Éditorial

L’éthique de la vérité

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Hassane OUALI Publié 23 Novembre 2021 à 00:01

Les patriotes algériens et à leur tête les militants de la démocratie n’ont pas attendu les procès des dignitaires du régime de Bouteflika pour découvrir l’étendue de la corruption politique qui a poussé l’État algérien dans une déliquescence très avancée. Ils étaient aux avant-postes, prématurément, pour mettre en garde contre les dérives d’une gouvernance folle et furieuse. Ceux qui semblent être, aujourd’hui, choqués - faussement - par les scandales du grand détournement étaient les premiers à “flinguer” les téméraires opposants. Ils constituaient la première muraille qui avait pour vocation de brouiller les pistes, de détourner le regard des Algériens. Ils étaient moralement complices dans la grande escroquerie politique et économique bien avant Bouteflika même.

L’insurrection citoyenne du 22 Février ne leur a pas fait changer de mœurs. Agissant avec le pire style zélé de nouveaux convertis, ils s’érigent en moralisateurs de la vie publique et n’hésitent pas à distribuer les titres de bon et de mauvais algérien. Comme au bon vieux temps. Cette pensée qui voue aux gémonies les adversaires politiques et autres porteurs de discours critiques risque de reproduire les dérives du passé récent et en pire. Elle ne constitue nullement un projet pour le pays. Pis encore, elle prend en otage les équipes aux commandes et rend caduque toute possibilité d’engager de grandes dynamiques nationales. Adossée à une peur générale, cette pensée interdit tout discours de vérité et alimente dangereusement le déni. C’est là le véritable ennemi à combattre vigoureusement. Il faut se méfier de ceux qui disent “tout va bien” quand tout va mal. 

En politique, la vérité est une éthique, un devoir civique qui doit être protégé par l’État et défendu par tous. Sans sa courtisanerie, soumise et opportuniste, Bouteflika ou n’importe quel autre despote n’aurait jamais eu à commettre des forfaitures contre son pays. Cela est valable pour ceux qui, aujourd’hui, usent et abusent du concept de “l’Algérie nouvelle” sans faire l’effort de lui donner un sérieux contenu politique. Dans un soutien intéressé, nichés à différents étages de la République, ils sont, en réalité, les premiers à faire la démonstration que le pays continue d’être coincé dans les réflexes les plus éculés. S’ils tombent dans la banalité, les procès en série des anciens dirigeants gouvernementaux ont le mérite de rappeler qu’on s’est trompé dans le diagnostic de la maladie qui menace le pays dans son existence. ■  

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00