Éditorial

L’indépendance de l’avenir

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Hassane OUALI Publié 07 Octobre 2021 à 10:12

La première semaine d’octobre a été fortement marquée par les propos d’Emmanuel Macron sur l’Algérie. Ces quelques phrases, lourdes de sens et de conséquences, ont électrisé les débats des deux côtés de la Méditerranée. Et c’est l’aspect mémoriel qui occupe l’essentiel de cette controverse impliquant des politiques, des historiens, des intellectuels et des segments de l’opinion. La critique-ingérence politique émise par le président français a été curieusement occultée. C’est dire à quel point le passé déchaîne les passions et cristallise le plus les discussions. Il continue de structurer le présent et sans doute façonner l’avenir. Notre avenir. Et au passage, le rapport Stora, sur lequel Paris et Alger plaçaient l’espoir de parvenir à une “réconciliation des mémoires”, se trouve balayé de l’histoire. C’est le premier dégât collatéral de la “guerre” de cette semaine. 

En somme, face à “l’agression” française, les Algériens, collectivement, se dressent solidement et brandissent à l’unisson l’étendard de Massinissa et de sa nation numide. Mais une fois la menace passée, nous retombons vite dans le déni de soi. L’Algérie redevient vite exclusivement arabe et l’évocation de Jugurtha est considérée comme ringarde. Il se trouve que parmi les défenseurs zélés d’aujourd’hui d’une nation algérienne millénaire, beaucoup sont ceux qui, ces dernières années, n’ont pas cessé de jeter l’opprobre sur ce passé immémorial glorifié. 

Le jour où l’Algérie assumera sincèrement son histoire et sans hypocrisie, aucune autre force adverse n’osera l’attaquer. Mais encore une fois, il faut dire que cet état de belligérance – épisodique - place souvent l’Algérie dans une situation de réaction et de défense au risque de ne pas en contrôler les tenants et les aboutissants. On nous enferme dans les batailles du passé - que nous avons pourtant gagnées - pour nous empêcher de mener celles qui viennent. C’est toujours l’autre qui nous fixe les termes du débat ou l’objet du conflit. Et, naturellement, l’on se retrouve dans la posture de celui qui se sent le besoin de prouver quelque chose, de démontrer une existence.

C’est là que réside justement notre défaite. L’Algérie ne s’est pas construite par rapport à elle-même, à son histoire, à ses ambitions, à son émancipation. Et surtout jamais pour assurer l’indépendance de son avenir pour échapper à la soumission totale au nouvel ordre mondial. C’est cette grande bataille qu’il convient de mener aujourd’hui. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00