Éditorial

L’or du changement

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Hassane OUALI Publié 16 Janvier 2021 à 22:37

L’indignation provoquée par les aveux d’Ahmed Ouyahia ne retombe pas et à raison. Mais à cela s’ajoute la grande question que tout le monde se pose. Celle de savoir si la justice se saisira du dossier en ouvrant une instruction judiciaire pour faire la lumière sur cette histoire des lingots d’or offerts par des princes orientaux aux dignitaires du régime. Un scandale de cette ampleur ne peut être évacué au détour d’une plaidoirie. Il ne revêt pas des aspects moral et éthique. Loin d’être un effet collatéral de la grande dérive, mais son nucléaire. Faire des cadeaux de cette nature à des détenteurs de la décision politique et économique d’un pays, c’est s’assurer au retour largesses et faveurs en tout genre. De petits marchés jusqu’aux grandes questions stratégiques. Encore plus dangereux, c’est par ce type de procédés que des États se retrouvent pieds et poings liés, filialisés, entraînés malgré eux dans des logiques aux conséquences qui peuvent être fâcheuses. 
Par effet rétroactif, l’on peut bien comprendre aujourd’hui comment et pourquoi les monarchies du Golfe se montraient aussi arrogantes qu’humiliantes à l’égard de l’Algérie. Comment elles exercaient une forme de chantage sur l’État algérien ! Saoudiens, Qataris, Émiratis paradaient royalement du Sheraton jusqu’aux Hauts-Plateaux. Ils étaient tentés par une “œuvre” de reprofilage culturel et sociétal de la société. Et ça a presque marché. L’opinion publique se souvient de l’attitude de l’ancien ministre des Affaires étrangères qatari face à son homologue algérien lors d’un sommet de la Ligue arabe consacré à la crise syrienne. “Votre tour viendra, ne vous en faites pas”, lançait Hamad ben Jassem al-Thani à la figure de Mourad Medelci. Motus et bouche cousue. 
En faisant ses aveux, l’ancien et intermittent Premier ministre lève un coin du voile sur ce mystère. Ce qui est caché est sans nul doute encore plus monstrueux. Et c’est pour prémunir l’État et ses agents et, in fine, le pays contre des risques de subordination étrangère que la justice doit tirer au clair cette scandaleuse affaire. C’est sur ce sujet que l’accusation de “menace de la sécurité nationale” peut bien être brandie. Non pas contre des jeunes qui parodient les responsables politiques sur les réseaux sociaux. Une occasion en or pour rendre irréversible le changement tant ajourné. Il est salutaire pour l’État et la nation.

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00