Éditorial

La fin d’une supercherie

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Hassane OUALI Publié 25 Août 2021 à 23:47

Finis les  faux semblants, la  fausse  fraternité  arabe. La rupture des relations diplomatiques avec le Maroc met un terme à des constructions idéologiques factices. Elle rappelle combien les alliances fondées sur des éléments identitaristes et subjectifs - langue et religion - n’étaient que fantasmes. La Nation arabo-musulmane, inspirée d’une élaboration orientaliste, n’était qu’une chimère. Une immense supercherie. Ramtane Lamamra s’étonne de constater que c’est la première fois depuis 1948 qu’un dirigeant israélien s’attaque à un “pays arabe” à partir d’un “autre pays arabe”. Il n’y a rien d’étonnant à cela. Cela a été la règle depuis toujours. 

La région d’Afrique du Nord et Moyen-Orient est noircie de coups tordus, de trahisons et de coups d’État fomentés contre des pays “frères”. Dans les coulisses du Proche-Orient, Éric Rouleau raconte avec force détails ces forfaitures qui ont rythmé la vie politique de cette partie du monde depuis au moins 1956. Le printemps de 2011 a été le moment historique qui a fait éclater le toit d’un monde arabe. Certains de ses membres ont plongé dans le chaos pendant que d’autres affichent au grand jour des ambitions jusque-là cachées et assument ouvertement leurs alliances totalement opposées aux intérêts prétendument défendus dans le cénacle vide de la Ouma. La majorité d’entre eux déroule le tapis à Israël, devenu “pays frère” et largue impunément des bombes sur les enfants du Yémen.

Nostalgique d’une époque révolue, l’Algérie refuse d’admettre la fin de cette grande supercherie. Si en effet, son attachement viscéral à la paix, aux principes d’indépendance et d’autodétermination des peuples constitue le socle doctrinal de notre pays qu’il faut continuer de défendre, il n’en demeure pas moins que les relations internationales exigent une rénovation de notre logiciel politique et diplomatique. Cela commence par une redéfinition de la politique étrangère la mieux à même de défendre les intérêts vitaux dans le cadre de nouvelles alliances stratégiques à rebâtir.

La Méditerranée occidentale reste l’espace naturel dans lequel l’Algérie pourra construire sa puissance. Mais, cela passe aussi et surtout par l’application d’une règle chère aux diplomates. La politique étrangère n’est que le reflet de la politique intérieure. La consolidation de la maison commune est à entreprendre immédiatement. Les fragilités sont nombreuses, les ignorer reviendrait à exposer le pays à des périls qu’aucune démagogie ne pourrait sauver. La force d’un pays est dans sa citoyenneté pleinement consacrée et respectée. ■

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00