Éditorial

La République empoisonnée

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Hassane OUALI Publié 07 Juin 2021 à 00:49

Depuis des décennies qu’ils sont partis à l’assaut de la République. Et à chaque étape, ils déploient et réajustent, avec méthode, leur stratégie de conquête. Les islamistes algériens ne perdent pas de vue la perspective historique qu’ils se sont fixée. Conquérir les cerveaux, les espaces, les institutions avant de franchir la dernière marche. S’emparer de la pyramide du pouvoir politique. Inscrits dans le temps long, ils savent attendre patiemment. Mais, ils savent surtout saisir, avec un rare opportunisme et en toute circonstance, toutes les opportunités qui s’offrent à eux. Ils savent également avancer en rangs serrés et en ordre de bataille sans faille. Si entre eux, ils divergent pour des raisons tactiques ou de conjoncture, ils sont d’une union sacrée pour parvenir à une finalité commune. Supplanter la République et ses lois citoyennes - certes faible et fragile - pour lui substituer une théocratie fondée sur les règles rigoristes des dogmes religieux.

Leur participation massive aux élections législatives du 12 juin prochain est une de ces étapes à ne pas manquer dans leur stratégie de conquête. Peur eux, le moment est venu de rafler la mise électorale en profitant de la disqualification des partis traditionnels du pouvoir, de l’absence des partis de la mouvance démocratique et de la faiblesse politique de la faune des listes indépendantes. C’est un grand boulevard qui s’ouvre devant eux. Ils sont même disposés à faire alliance avec le président de la République pour la constitution d’un gouvernement.

Ils s’emploient à prendre le pouvoir même en “s’introduisant sur la pointe des pieds” dans les appareils de l’État. Si ce n’est pas par le sang, c’est par les urnes et le truchement et la perversion des consciences. Ou tout à la fois. Ils ne s’embarrassent pas des cassures que leur discours peut provoquer dans le corps national. C’est ce qu’ils cherchent justement. Briser l’idée nationale des citoyens pour construire sur ses décombres le projet de la “Oumma des croyants”. Des discours qui fonctionnent comme un virus mutant toxique pour la République. Il est naïf de croire que l’Algérie peut bien s’accommoder de l’islamisme politique, fût-il celui des plus “modérés”. Il est son poison. 

Ils restent à la fin de la partie, les commentateurs de l’histoire pour constater le forfait commis et s’indigner de “l’indignité des islamistes qui tournent le dos à la volonté populaire”. Depuis quand s’encombrent-ils de la morale politique et des positions de principes ? Depuis quand cherchent-ils à avoir raison ? Ils veulent avancer, gagner tout et par tous les moyens. Leur pragmatisme n’a d’égal que le diable qu’ils tentent.  La crédulité politique est laissée aux autres… aux démocrates enfermés dans une “guerre civile” intra-muros.

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00