Éditorial

La vraie conspiration

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Hassane OUALI Publié 05 Décembre 2021 à 01:27

À chacune de ses interventions, le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune se plaint des blocages qui rendent inopérantes même ses propres décisions. Le plus emblématique est le projet du Port-centre d’El-Hamdania. Mais pas que. Les investisseurs privés sont confrontés à des montagnes d’obstacles et font face à d’interminables verrous qui finissent par décourager les plus téméraires d’entre eux. Mais, force est de constater que ces vrais-faux barrages ne se dressent pas uniquement contre le monde de l’économie. Ils structurent la vie publique dans sa globalité pour en faire une “culture” de gestion. Une culture qui découle tout naturellement de la pensée du tout contrôle dominante. Elle est la nature même du système de gouvernance qui, par effet accumulatif, a fini par façonner le profil type du fonctionnaire du bas jusqu’au sommet de la pyramide. C’est cette conception centralisatrice de l’État qui est la mère de toutes les impasses. Elle est en totale opposition avec des ambitions proclamées. 

Réfractaire à l’idée même de la liberté, l’État autoritaro-bureaucratique, par sa nature, empêche les initiatives, les brise quand, par miracle, certaines parviennent à s’émanciper. Il est impossible de sortir du double sous-développement politique et économique tant que c’est un bureaucrate qui a le droit de vie ou de mort sur un parti politique, une association ou une entreprise économique. “En quoi nos fonctionnaires seraient-ils compétents pour relancer la machine industrielle et pourquoi devraient-ils être habilités à décider aux lieu et place des  industriels eux-mêmes et de ceux qui assument effectivement les risques ?” s’agace, à juste titre, l’économiste Mouloud Hedir. 

En plus de sa fonction castratrice, cette conception de gouvernance génère inévitablement corruption et autres passe-droits, et parasite toutes les sphères de la vie. Cet état de fait est dangereusement aggravé par le climat de la peur qui pèse sur la société, notamment ceux qui détiennent le pouvoir de signer. Cela se ressent partout. Du simple administrateur au wali, en passant par le directeur de banque. Ce sentiment a eu pour conséquence la paralysie de l’appareil administratif du pays. En somme, la véritable conspiration se situe dans cette mixture de factures qui structure la vie publique. Elle devient encore plus redoutable quand le débat contradictoire est banni… ■ 

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00