Éditorial

Le dimanche 13

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Hassane OUALI Publié 12 Juin 2021 à 00:29

Depuis l’instauration du pluralisme politique en Algérie, au lendemain des tragiques événements d’Octobre 1988, les compétitions électorales ne se sont jamais déroulées dans un climat politique serein. Souvent dans une ambiance   de  défiance.  Pour   le  moins.   Devant   servir  logiquement d’instruments “démocratiques” pour façonner un formalisme institutionnel, les processus  électoraux   se  sont  vite  heurtés  à  une  réalité  plus  complexe dans  l’exercice   du  pouvoir.   Par  effet  accumulatif,  les  réflexes  hégémoniques du régime du parti unique s’avéraient plus solides face aux tentatives d’instauration de nouvelles mœurs politiques fondées sur le suffrage universel.

La mécanique de la fraude, moyen par lequel se fabriquaient des majorités politiques  artificielles,  a  eu  un  double  effet  pervers  sur  la  conception algérienne de l’exercice politique. Méfiance et rejet systématique par les citoyens du fait électoral et affaiblissement de la représentation nationale qui naturellement conduit à fragiliser considérablement les partis politiques et les institutions. L’aboutissement ne pouvait qu’être désastreux. L’Algérie s’est retrouvée au terme du  règne  d’Abdelaziz  Bouteflika  au  bord  du précipice. L’État a failli être  désintégré  et  la  collectivité nationale est passée à côté d’une dislocation. 

D’évidence, les  vingt  consultations  électorales, entre  présidentielles, législatives et locales, organisées depuis 1999 n’ont pas pu aboutir à institutionnaliser les pouvoirs. Pis encore. Elles ont donné lieu, au final, à l’émergence de puissants groupes extraconstitutionnels devant lesquels l’État se soumettait ou s’effaçait. Cela a profondément marqué l’esprit et le corps national qui sortent épuisés d’une longue expérience politique trompeuse. Dans les constructions à venir, les élites politiques dans leur ensemble doivent impérativement tenir compte de cette peu glorieuse séquence historique et de ce qu’elle a emmagasiné comme ressentiments. Sans vision stratégique à long terme, les victoires d’aujourd’hui peuvent devenir les défaites de demain.

Il n’est d’édifice solide que celui fondé sur le compromis particulièrement dans les moments cruciaux de l’histoire. La reconstruction de la maison commune ne peut se faire sans, encore moins contre ceux qui ont aidé à la sauver des périls. Si le 12 juin divise profondément, le 13 est un autre jour qui doit réunir tous les Algériens sous un même toit. Cela commence par détendre définitivement le  climat  politique  et  social  de  sorte  à ce qu’aucun Algérien n’ait à avoir peur.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00