Éditorial

Le patriotisme d’aujourd’hui

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Hassane OUALI Publié 15 Avril 2021 à 09:30

L’épilogue du parcours de l’inénarrable Amar  Saâdani et ce qu’il a longtemps incarné comme mode de production politique en Algérie lève le voile sur ce qu’est la conception – le leurre – de l’idée de l’amour pour la patrie. Une construction artificielle, factice et surtout démagogique.

En la matière, celui qui fut le troisième personnage de l’État fait figure de valet dans une cour composée d’apprentis monarques. Leur chute précipitée par l’insurrection citoyenne de Février 2019 a donné à voir ce que leur “nationalisme” – abusivement arboré – veut dire. Corruption, rapine. Bradage et humiliation. Ils ont fait du monopole du drapeau une marque de fabrique servant de paravent au grand hold-up dont a été victime la collectivité nationale. 

Leur attachement au pays – vulgairement ostensible – ne tient qu’aux sièges qu’ils occupent dans les hautes fonctions de l’État. Un contrat à durée déterminée grassement rémunéré qui ne peut que conduire l’ancien secrétaire général de l’ex-parti unique à devenir le “sujet du roi”, l’ex-patron de la gendarmerie à fuir à Paris et d’autres – faute d’anticipation – à se retrouver derrière les barreaux. Une fin de parcours qui a failli emporter avec elle l’idée même de l’État et du pays, n’eût été la vigilance citoyenne qui a évité à l’emblème algérien de tomber dans les abîmes. 

Cette séquence, à la fois exaltante et tragique, doit nous amener à reposer sérieusement ce que doit être le patriotisme d’aujourd’hui et son sens véritable. Il faut qu’il cesse d’être un acte d’accusation agité contre des citoyens en désaccord avec le discours dominant ou un chef d’inculpation pour éliminer un adversaire. C’est plus noble que tout cela.

Le patriotisme d’aujourd’hui réside dans notre capacité à produire ce que nous consommons. Pas seulement en matière alimentaire, essentielle de surcroît. Notre aptitude à nous ancrer pleinement dans la modernité en rompant définitivement avec les archaïsmes politiques, économiques et sociétaux. À se projeter dans ce pays, dans un destin commun qui ne laisse personne à la marge.

En somme, il s’agit de redéfinir un socle de valeurs qui puise dans notre profondeur historique, mais tourné vers un idéal d’avenir. Il est vrai que la globalisation a éliminé les frontières, mais l’enjeu est de savoir négocier sa place sans pour autant tomber dans le piège périlleux du repli.

Cela passe immanquablement par un nouveau contrat de confiance algérien fondé sur l’adhésion libre et consentie, la suspicion étant un virus mortel. Ligne de départ d’une République où la liberté, la démocratie et la dignité humaine tiennent lieu de pierre angulaire. Un point d’appui sur lequel, les Algérien-nes, ensemble, réaliseront le miracle du développement global. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00