Éditorial

Le temps de l’action

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Hassane OUALI Publié 02 Août 2021 à 22:31

Partie pour s’installer dans le temps, la crise sanitaire brouille toutes les prévisions. Tout devient imprévisible. L’incertain domine. Mais, est-ce une raison pour ralentir le rythme de la vie publique et attendre que la tempête corona passe ? C’est tout l’inverse qui devrait se faire, parce que l’inaction aggrave le mal et rend le remède aléatoire. La gestion des affaires du pays ne peut être indexée indéfiniment à la lumière de l’évolution de l’épidémie. Si, en effet, elle tétanise, cette crise aurait dû déclencher une dynamique globale intégrant des aspects politique, économique et social. Ce n’est pas trop tard pour le faire. L’heure est aux actions audacieuses et massives. Plus que jamais. La gouvernance d’aujourd’hui le recommande vivement.

L’utilité d’une crise, dans ce qu’elle révèle comme failles et défaillances, prend l’allure d’une grande opportunité pour bouleverser l’ordre des choses. Elle permet de passer à une nouvelle ère. Notre difficulté à surmonter des difficultés, somme toute banales, comme celle de l’oxygène en dit long sur l’urgence de revoir en profondeur un modèle de gestion en total  déphasage avec les exigences de l’heure. Des révisions déchirantes s’imposent. Sans plus tarder. La dynamique populaire et le sursaut de solidarité citoyenne à l’œuvre dans le pays doivent trouver une traduction politique. Avec une extraordinaire efficacité, la société a démontré qu’il est possible d’agir en dehors du carcan bureaucratique paralysant. C’est cet esprit qui doit l’emporter au sommet de la décision politique.

Le logiciel classique - lent - dans lequel s’élaborent les processus gouvernementaux n’est plus en phase avec la rapidité qu’impose l’intelligence artificielle. Il y a des lois qu’il faut abroger d’autorité comme l’exigent fortement les acteurs de la vie politique et économique depuis fort longtemps. Certaines sont “toxiques”, pour reprendre la formule du président du Cnese, Réda Tir. Les plans d’action du gouvernement déclinés telle une litanie ne suffisent plus. Le temps est à l’action, rapide et efficace. L’économie du pays tourne au ralenti, non pas à cause du virus.

La machine est grippée depuis toujours. Quand le corona arrive, il l’a trouvée déjà dans un état comateux. Si en temps “normal”, il est difficile de réformer, la crise crée les conditions d’une révolution copernicienne. La gouvernance du pays ne peut plus être efficiente tant la bureaucratie et le dirigisme sont encore l’alpha et l’oméga. L’État a un grand besoin d’une aération tout comme son fonctionnement a besoin d’être oxygéné pour que la société puisse enfin respirer l’air du changement.  

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00