Éditorial

Les collines brûlées !

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Hassane OUALI Publié 11 Août 2021 à 09:57

Des scènes apocalyptiques. En une journée, Tizi Ouzou est littéralement réduite en cendres. Les images diffusées par des citoyens, appelant au secours, donnent à voir un décor de fin du monde. Aucun coin de la région n’a été épargné. Ath Ouacif, Ath Yenni, Larbâa Nath Irathène, Azazga, Mizrana, Draâ El-Mizan, Beni Douala, Aïn El-Hammam et d’autres localités ont été durement touchées. Plus de trente départs de feu enregistrés simultanément. Étonnant ! 

Cernées par des feux gigantesques, les populations ont vécu une nuit d’horreur. Un interminable cauchemar. Elles se sont retrouvées seules face à l’enfer. Angoissées, elles couraient le risque d’être brûlées vives à tout moment. Des personnes ont malheureusement péri. Il faut dire que les pouvoirs publics n’ont pas réagi rapidement. Hormis les quelques unités de la Protection civile mobilisées, ils n’ont pas sorti les gros moyens qu’impose pareille circonstance.

La gravité recommandait vivement et immédiatement la mobilisation générale. Pour sauver ce qui pouvait l’être, c’est avec les mains nues que les jeunes des villages luttaient seuls contre les flammes monstres qui avalaient tout sur leur passage. Les champs d’oliviers rasés, des habitations brûlées et des villages entiers évacués en pleine nuit. Depuis la guerre de Libération, la région n’avait jamais plus connu de mouvement de panique et d’évacuation des villages. Le couvert végétal est entièrement rayé de la carte. Toutes les collines sont brûlées. Un drame humain et une catastrophe écologique. Jamais la Kabylie n’a connu un sinistre d’une telle ampleur. Elle est touchée de plein fouet et dans ce qu’elle a de précieux.

La synchronisation des départs de ces feux laisse peu de doute sur le caractère criminel de cette catastrophe. Un acte de sabotage massif délibéré. Difficile de ne pas y voir une volonté manifeste de mettre cette région à feu et à sang, la réduire en cendres. Certes, ce plan diabolique n’a pas seulement foudroyé les villages de Tizi Ouzou et de Béjaïa ; quatorze autres wilayas du pays ont également connu un lundi rouge. Cependant, autant de foyers de feu qui embrasent toute la région et au même moment est plus que curieux. Sans faire le jeu de la conspiration, les citoyens ne s’empêchent pas de se poser des questions, somme toute légitimes. Une enquête sérieuse doit être ouverte rapidement pour tenter de lever le mystère. 

D’évidence, cette douloureuse épreuve laissera des traces vives et visibles pour très longtemps tant ces flammes ont brûlé corps et terre, faune et flore. Mais, les mains nues qui font face aux flammes feront renaître - avec la même détermination - les collines de leurs cendres. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00