Éditorial

Les thèses de Février

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Hassane OUALI Publié 11 Février 2021 à 00:32

Si le changement  de régime  politique  était le  cœur  de  l’insurrection citoyenne du 22 Février, les libertés individuelles étaient son nucléaire. Indissociables. Il ne peut y avoir de démocratie politique formelle sans l’exercice plein de la citoyenneté. Elle est le constituant essentiel de la République à laquelle aspire encore le peuple de Février. Dans leur marche historique durant l’année 2019, les Algériens ont pu résoudre beaucoup de malentendus historiques, politiques, culturels et identitaires.

Une avancée considérable. Malgré toutes les adversités, des citoyens continuent de donner des leçons d’abnégation et surtout de pédagogie politique. Ce qu’a déclaré Walid Nekkiche devant le tribunal lors de son procès est un acte de rupture majeur avec les mœurs politiques et sociales dominantes. Il fait avancer le débat et brise la loi du silence. Les nouvelles formes de solidarité citoyenne qui naissent en se substituant aux formes d’entraides communautaires sont aussi la manifestation du nouvel esprit algérien.

Les frontières qui ont longtemps segmenté le pays tombent les unes après les autres pour redessiner l’autre Algérie. Cela reste fragile. Les forces de la réaction sont à l’œuvre. D’où l’importance de continuer à bétonner solidement les acquis de la révolution de Février. Il appartient ainsi à tous, les élites en premier chef, de les nourrir davantage. Mais, surtout, de ne pas se taire à chaque fois qu’une liberté est attaquée ou menacée.

L’affaire inventée pour Saïd Djabelkhir est une de ces menaces à la liberté individuelle sur laquelle la “conscience” du Hirak ne doit pas jeter un “voile”. Preuve, si besoin est, des efforts importants qui restent à fournir pour passer à un niveau supérieur dans cette construction démocratique par le bas.  

Le deuxième anniversaire de l’insurrection citoyenne est un autre moment historique à saisir pour brandir, et avec vigueur, les thèses de Février. Celle d’une fraternité retrouvée qui a permis aux Algériens de faire peuple dans une diversité assumée. Il est hautement nécessaire de faire le décompte de ce qui a été accompli et de ce qui reste à faire. Sans démagogie qui, il faut le dire, a la peau dure. Au plan politique, la tendance est à la régression. 

Les discours agitant peurs et menaces ne peuvent constituer un programme politique. Ils sont le signe que l’horloge du pays est figée, elle est restée bloquée à l’heure ancienne. Le pays traverse une phase critique et le système n’arrive toujours pas à se libérer de ses propres contradictions. Ce statu quo ne peut être brisé que par des gestes politiques forts en mesure de créer un électrochoc national. La voix de la raison doit l’emporter sur la nervosité. Les calculs de pouvoir étroits mènent fatalement à des périls.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00