Éditorial

Mythes et démystification !

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Djilali BENYOUB Publié 09 Février 2021 à 09:20

Si par définition, le mythe, le fabuleux récit mettant en scène des demi-dieux est d’origine populaire, sa création en Algérie, malgré les legs grec et romain, a pris le chemin inverse, dès l’amorce de l’ère nouvelle du pays en 1962. Éliminé et noyé l’héroïsme dans le fameux “un seul héros, le peuple”, au seuil de l’Algérie indépendante, les nouveaux maîtres ont alors entrepris de bâtir un mythe nouveau autour du système en quête de légitimité. 

Exception faite du pan populiste de sa façade, de quelques appareils “pare-chocs” visibles, le pays a évolué sur un mode caché avec le spectre du cabinet noir où siégeaient des demi-dieux, plus craints que Dieu. Toutefois, le mythe étant aussi une utopie, il peut à tout moment se décontextualiser pour tomber dans le domaine public des légendes.

Parce que dans le cas algérien, le mythe a surtout servi le système qui s’est nourri et se nourrit de la peur qu’il inspire auprès du peuple. Même au-delà des frontières. Pour l’exemple, les Américains pensent sérieusement que les Services algériens sont paranoïaques. Une paranoïa réelle ou feinte qui, cependant, a servi longtemps. 

Comme il n’était pas un mythe fondateur, sa destruction, venue de l’intérieur, a été une œuvre aisée… pour un certain président Abdelaziz Bouteflika. Le mythe s’achève alors sur ces images d’officiers traînés devant les tribunaux ou dans la boue ; une image qui dénote non pas d’une volonté de réparer un préjudice, mais de détruire l’Algérie à la Néron, Rome. Parce qu’il est dans la nature de ce système de ne rien céder ou partager. Il est plus enclin à épouser la légende de la louve qui dévore sa propre progéniture pour la sauver des prédateurs. 

Et c’est dans cette légende revisitée que certains responsables veulent trouver un rôle à jouer. Car, il ne reste plus aucun véritable rôle à jouer pour eux. Ni social ni politique. Pas même une participation à l’achèvement de l’entreprise de démystification en cours du système. Car aussi, c’est une œuvre du peuple. Comme celle engagée le 22 février 2019. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00