Éditorial

Peur et confiance !

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Hassane OUALI Publié 18 Septembre 2021 à 01:54

Elles sont irréconciliables, peur et confiance ne feront jamais bon ménage. Quand l’une règne l’autre s’efface. Dangereuse, la première inhibe. Rassurante, la seconde libère. En politique, l’impact de ces deux notions-émotions est considérable. Facteur de démobilisation, la peur opère comme une machine de destruction jusqu’à précipiter la mort de la société. Elle se répand plus rapidement que n’importe quelle  épidémie et contamine tout le corps social. 

C’est ce sentiment qui commence à s’emparer de l’Algérie en cette période. De nouveau, l’inquiétude gagne les esprits dès lors qu’un commentaire, aussi ridicule soit-il, exprimé sur les réseaux sociaux, peut conduire son auteur derrière les barreaux. Les opinions ne sont plus arborées fièrement, elles s’expriment presque clandestinement. Les principaux partis s’inquiètent de la judiciarisation du fait politique et ses conséquences sur l’action militante. Le ralliement par peur remplace l’adhésion de conviction. 

Plus de place au débat, au dialogue ou à la confrontation libre des idées. Quand elle ne fait pas fuir, la peur réduit au silence général jusqu’à l’extinction totale de la vie publique. Au plan économique, les dégâts sont déjà inquantifiables et la tendance n’est pas près de s’inverser. La facture sera extrêmement lourde. Les opérateurs, publics et privés, tout comme les hauts fonctionnaires de l’État, détenteurs du pouvoir de signature, “travaillent” la peur au ventre. Un état d’esprit ankylosant provoquant un climat d’hésitation et d’indécision. 

Tout le monde a pris conscience de cette réalité inhibante. Le premier à en prendre acte est le chef de l’État comme en témoigne sa récente circulaire à propos des enquêtes judiciaires engagées à tout-va. Mais cela doit être généralisé à tous les domaines de la vie nationale. L’urgence est de briser cette mécanique infernale, et le plus tôt sera le mieux. C’est là où peut commencer le travail de rétablissement de la confiance. Il est impossible de vouloir réinstaurer un climat de confiance tout en continuant d’alimenter un sentiment de peur. Si ce dernier est facile à répandre, celui de la confiance est une œuvre de longue haleine qui doit se décliner sous toutes ses facettes et en gestes concrets. Elle devient effective dès l’instant où chaque Algérien se sentira en totale quiétude. La peur est mauvaise conseillère, alors que la confiance est meilleure alliée en toute circonstance. ■

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00